dimanche 28 août 2011

BABAYAGAS


Alter se moque gentiment de moi quand je parle avec enthousiasme des Babayagas. Mais il est bien d'accord avec moi, l'idée est bonne, voire d'avenir, au moins à piocher. Beaucoup d'entre nous voient, la situation sanitaire aidant, leurs parents vieillir. Dans un premier temps on s'extasie sur les progrès de la médecine qui permet de garder longtemps une aisance et une indépendance de bon aloi. 80, 85, le temps passe, on n'ose trop rien dire dans le genre de "il faudrait prévoir", car nos vieillards actuels ne l'entendent pas de cette oreille. Ils conduisent, ils surfent sur internet et partent en vacances à tout propos. Puis soudain, un beau jour, c'est la cata. Cela passe souvent par la perte du compagnon ou un accident comme une de ces fameuses fratures du col du fémur dont on mourrait encore dans ma jeunesse. Une dizaine de jours à l'hôpital et zoup, retour à la maison. Si l'on a affaire à quelqu'un de raisonnable, il est temps de penser au futur. Mais voilà, les personnes âgées n'ont pas envie qu'on les prenne en main, qu'on leur prodigue des conseils, qu'on leur propose des solutions qui mettraient en lumière leur nouvelle fragilité.
Alors, si c'est comme avec belle-maman, on rentre chez soi, on ne veut personne pour vous aider, et rapidement on retombe et le deuxième col du fémur y passe. Mais avec cette deuxième chute, c'est souvent le mental qui lâche. Et on se retrouve en plein délire. Il faut agir vite, la personne a perdu toute son autonomie, les opérations ne l'ont pas arrangée du point de vue psychique et le navire prend l'eau de toutes parts. Il faut parfois, si l'entêtement persiste à ne vouloir aucune ingérence dans leur cadre de vie, se résoudre à la solution extrême, d'autant plus douloureuse que les conseils prodigués avaient pour seul objectif de l'éviter à tout prix. C'est la maison de retraite, EHPAD ou autre cigle barbare qui cache la perte totale d'autonomie. Et même là, plusieurs situations sont possibles : parfois, pris par l'urgence, on doit se contenter d'un mouroir et les visites y sont autant de souffrances pour ceux qui les accomplissent. Mais il peut arriver, comme cela a été notre cas, qu'on ait la chance de trouver in extremis un établissement parfait, avec une cousine déjà bien intégrée dans les lieux et un cadre de vie tout à fait supportable. Mais les personnes âgées sont parfois acariâtres, l'âge n'étant, il ne faut pas se leurrer, qu'un révélateur de tendances profondes car il fait tomber les inhibitions. Il existe de vieillards gentils, j'en ai rencontré, mais parfois il faut supporter comme une fatalité des jérémiades insensées, des plaintes injustifiées, un jeu de pressions affectives et de manipulations sur l'entourage que les responsables des EHPAD connaissent bien, mais qu'on a du mal à comprendre et à vivre.


Et à cela s'ajoute, inévitablement, l'interrogation sur notre propre vieillissement. Avec l'incontournable question "mais serai-je comme cela moi aussi ??". On a alors envie de voir ses enfants plus souvent, car on est encore fréquentable et on pressent qu'un jour il pourrait en être autrement. On aimerait avoir l'occasion de leur offrir maintenant le meilleur de nous-mêmes, et non pas dans 30 ans une caricature de ce que nous fûmes. Mais les enfants n'ont pas le temps, ils sont pris par la vie. On se dit aussi que la solitude et la déchéance de la fin de vie sont des horreurs que ces fichus progrès de la médecine ne cessent d'alourdir. Même si quelques exceptions lumineuses viennent égayer le tabeau, on sait, inéluctablement, que les années à venir ne seront pas les plus épanouissantes que la vie nous aura réservées.
Les actifs que nous sommes ne pourront se satisfaire des solutions actuelles proposées aux personnes en fin de vie, mais encore conscientes et plus ou moins handicapées. Nous voudrons des lieux de retraite qui soit conformes à nos modes de vie et aux valeurs qui nous ont animés tout au long de leur existence. On ne peut raisonnablement prévoir une vieillesse assistée sur laquelle nous n'aurions aucun contrôle, nous retrouvant du jour au lendemain réduits à subir des traitements qu'aujoud'hui nous réprouvons. Mais pourtant, rien ou presque ne bouge simplement parce que notre société, et nous-mêmes, avons peur de la vieillesse et de sa déchéance, et tentons par tous les moyens sinon de l'ignorer, du moins de la cacher.


Alors bien sûr, les utopies, cela prête toujours à sourire. Mais j'avoue que, dans cette ambiance délétère qui est la nôtre depuis plus d'un an maintenant, la Maison des Babayagas me réconcilie avec un problème sociétal en pleine évolution, qui m'iniquièté bien sûr, mais dont je ne peux admettre que nous en subirons les retombées sans avoir fait quoi que ce soit pour le maitriser.
Fruit d'un projet porté par plusieurs octogénaires énergiques et réalistes (elles avaient 70 ans quand elles ont commencé), le principe de la maison des Babayagas consiste à construire un lieu de vie pour "femmes vieillissantes choisissant d’inscrire leur cheminement jusqu’à son terme dans un compagnonnage solidaire". Chacune disposera d'un appartement indépendant, avec sa petite cuisine, dans un immeuble regroupant 17 personnes (il semble que le chiffre 17 soit important !) et autour de parties communes tant de confort (espaces collectifs) que de détente (spa, salle de sport...). L'idée est de regrouper ses "forces", tant physiques que financières en mutualisant les frais que la dépendance entraine et aussi en s'entraidant jusqu'à la limite du possible.
Réservée aux femmes seules, mais accueillant aussi des jeunes, la résidence est en cours de construction après 10 ans de combats pour prévoir et surmonter toutes les réticences que le projet, pourtant évident, n'a pas manqué de faire naître. Car il fallait anticiper les critiques et ne pas se laisser aller aux fantasmes béats. Comme dit la cheville ouvrière du programme : "les vieux (elle n'hésite pas, elle en fait partie) ça a parfois un fichu caractère et il faut que tout soit prévu, surtout les médiations nécessaires, pour éviter les blocages et que le système se grippe". Le pari lancé devrait voir le jour en 2012 à Montreuil après 13 ans de batailles diverses, juridiques, sociales, de financement etc...
Au-delà du problème pratique d'une fin de vie digne et indépendante, il faut lire dans ce projet la volonté de faire renaître les solidarités de voisinage, de garder l'esprit clair et une conscience civique, de se donner les moyens et l'envie de l'indépendance, de redécouvrir les vertus de l'entraide. Il s'agit aussi de changer le regard de notre société sur les vieux, et réciproquement. Quand le seul salut est d'être beau, dans la norme, jeune et productif, il est difficile de vieillir dans la sérénité. Impossible de ne pas se sentir rejeté, réduit au rang de "produit juteux mais malpropre" que la société n'aspire qu'à cacher. Que cela entraine des réactions de méfiance, de malaise de la part de nos aînés, n'a rien d'étonnant. C'est à nous de changer ce regard, et de prendre le problème à bras le corps. Il en est encore temps. Certes nous ne ferons pas tous des maisons autogérées, de dames veuves et bien pensantes, mais justement tout est à inventer car les solutions mises en place de bric et de broc, dans l'urgence et souvent subies, ne sont pas satisfaisantes. La première barrière que nous ayons à franchir est celle de la peur que le grand âge provoque, chez chacun d'entre nous. D'où l'idée, au moins, d'en parler !


Je suis fort ennuyée car les seuls articles sur le sujet que j'ai trouvés*, à part le site du projet, sont tous très engagés politiquement et comme mon blog est d'une neutralité totale en la matière, je n'ai pas envie de le connoter. Je trouve dommage que ce combat ne soit, pour le moment, que celui des anti-tout ou des contre-le-reste. C'est notre combat, une révolution humaniste à accomplir et nous restons des observateurs frileux et craintifs  qui préfèrent penser que "ça n'arrive qu'aux autres". Comme si on pouvait y croire un instant, nous les sexagénaires en pleine forme !

* Autre étonnement : quand, voulant illustrer cet article j'ai tapé dans Google images, sans autre forme d'auto-censure "vieille femme", je n'ai eu, faites-en l'expérience, que des portraits de chinoise, amazonienne ou indienne, comme si la vieillesse n'existait pas dans nos pays dits occidentaux. On se raconte des histoires et on se paie de mots : il faut taper "personne âgée" ou "senior" pour avoir nos mamies !

21 commentaires:

  1. Merci de cette référence au site des Babayagas que je transmettrai à quelques amis, car, même si nous sommes encore loin d'avoir 70 ans, nous songeons aussi, de notre côté de l'Atlantique, à une maison ou à une coopérative où nous pourrions nous épauler les uns les autres plutôt que d'aller grossir le nombre de personnes âgées qui ne cessera de croître dans nos hôpitaux avec le vieillissement de la population. Il vaut effectivement mieux s'y prendre tôt pour conserver une qualité de vie appréciable même dans le grand âge! On s'en reparle...

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  2. J'ai entendu il y a quelques temps un reportage d'une heure à France-Culture, sur les Babayagas. L'expérience m'a paru fort intéressante et prometteuse. Je vois avec effroi ce que l'on réserve de nos jours aux vieillards et me demande avec inquiétude à quoi je serai confrontée pour moi-même.

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  3. Ovation à part pour ta phrase "On a alors envie de voir ses enfants plus souvent, car on est encore fréquentable", j'adore ce genre de projet: non per niente, il y a au moins une dizaine d'années, avec quelques amies on avait déjà envisagé pour notre vieillesse une espèce de "grado zero" de Maison des Babayagas: tout simplement une maison avec d'espaces indépendants et d'espaces communs,
    et regrouper nos revenus aussi pour nous assurer du personnel pour le ménage et l'assistance sanitaire.
    A présent, à 62 ans, je pense assez souvent aux années à venir et à la sure probabilité (oxymore mais pas trop) qu'elles seront plus ou moins difficiles (bien sur si j'y arrive); mais tu m'as fait réfléchir sur le fait que je devrais davantage penser, ou repenser, à des solutions pratiques.
    En général, parole sante: "Il s'agit aussi de changer le regard de notre société sur les vieux, et réciproquement." Grand merci donc pour cet article.
    Babayaga Siudégonde

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  4. OUF...c'est costaud pour un dimanche( gris de gris) mais tellement vrai! Chaque mot porte, chaque phrase fait tilt! C'est parfait jusque dans les réflexions que notre avancée en âge suscite.Ma mère était accrochée à SON fauteuil, dans SON jardin d'hiver avec vue sur SON jardin.Et moi, à bout de force et de résistance, à la veille d'une hospitalisation, je lâchais de toute part. Même un mois en maison de repos pour me permettre une hospitalisation tranquille et une demi convalescence, ce fut NIET!OH, je pouvais la comprendre, elle avait peur que j'oublie d'aller la reprendre.Elle ne savait pas qu'elle arrivait au bout de sa route et moi non plus. Ceci pour en arriver au fait que, même si nous voulons nous montrer" plus raisonnables" ce sera difficile de laisser derrière nous le décor de toute une vie.Mon époux ( 76 ans bientôt) l'envisage plus facilement que moi, même si je réalise que nos infirmités ne nous permettront pas de rester
    dans notre habitation qui n'est guère pratique.Mais comme vous l'écrivez si bien "la plupart des maisons" que l'on nous propose n'ont rien de souriant et à moins de disposer d'un budget de ministre , s'il le faut, il faudra se résoudre à accepter cette solution-là.A moins que...Chez nous, nous avons déjà le système de petits appartements situés à proximité d'un bâtiment dans lequel on peut se retrouver pour les repas, pour des soirées amicales . J'aime bien ce projet de maison dans laquelle chacun garde son indépendance tout en étant certain de trouver une compagnie avec laquelle on pourra continuer de mener une vie intellectuelle agréable et qui apportera de l'aide en cas de problème majeur.
    Votre billet suscite bien des réflexions nécessaires quand on voit à quelle vitesse passent les années...et c'est tellement vrai que l'âge confirme les points forts de notre caractère qu'avant de devenir une vieille dame indigne, je me hâte de vous souhaiter une belle soirée dominicale..et merci pour ce très beau billet !
    Danielle

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  5. Ah les filles (ben oui y a que des filles pour le moment) si vous saviez ce que je suis contente de vos réactions : je me disais que le sujet n'était pas follichon et vous avez avoir beaucoup d'indulgence, vous n'êtes pas obligé(e)s de me suivre dans tous mes délires. Et pourtant non, ce n'est pas un délire et IL FAUT savoir y penser, pour éviter ce qui arrive à nos vieux parents.
    Alors Danielle, le billet dominical (qui en fait traîne dans mes archives depuis des mois) est paru aujourd'hui parce que nous avons passé la journée à aller voire belle-maman : qui, à force d'imprévision et d'entêtement, n'a pu éviter l'EHPAD... Nous avons tout tenté pour la maintenir chez elle, mais son refus obstiné d'avoir quiconque dans sa maison (elle ne pouvait se passer d'aide) a signé son départ. Or il me semble qu'on a besoin de garder
    1) son cadre
    2) son choix de vie (vivre sans avoir le droit d'avoir une machine à café parce qu'on risque de mettre le feu, ou un ordi parce qu'il n'y en a pas, cela ne fera pas notre affaire)
    3) sa dignité
    Même si les EHPAD sont remplis de gens formidables !!
    Oui Marie Josée (bienvenue) on en reparle parce qu'il ne faut pas avoir peur d'inventer, pas vrai, même si ce n'est pas dans la norme
    Babasiu je suis ravie de ta réaction, tu as le temps, nous avons le temps, mais il faut savoir penser avec réalisme, et surtout avoir le courage d'idées nouvelles...
    Aifelle, je pense que j'ai entendu la même émission que toi sur Culture et j'ai donc essayé d'en savoir plus, car les mamies de choc que j'ai entendues m'ont parue censées, novatrices et ce qui est merveilleux c'est qu'elles y pensent depuis plus de 10 ans et il a bien fallu tout ce temps pour que leurs idées fassent leur chemin.

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  6. Il existe une alternative peu connue mais qui n'est pas autogérée.
    C'est ce que nous avons mis en place sur notre commune
    Nous avons d'un côté l'EHPAD incontournable
    Et tout proche de là est en cours de construction un immeuble qui sera composé de studios et deux-pièces,pour personnes non dépendantes.
    Les occupants de ces logements pourront bénéficier de tous les services de l'EHPAD salle de réunions,de restaurant,bibliothèque,...ils pourront également si ils le souhaitent à condition de prévenir à l'avance (la veille)y déjeuner avec amis ou famille
    Lorsque ces personnes deviendront "dépendantes"elles seront prioritaires pour leur accès à l'EHPAD.
    Je ne dis pas que c'est la panacée.
    C'est un projet qui nous a pris des années on a travaillé des heures et des heures là-dessus,je trouve que les municipalités devraient y réfléchir,nous avons réussi à ce que ces constructions entrent dans notre quota de logements sociaux,ainsi tout le monde y gagne,la municipalité qui maîtrise ses logements sociaux et les personnes concernées qui à"moindre coût" trouvent une alternative.
    Mais cela ne peut se réaliser que si c'est une volonté municipale

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  7. N'ayant que cinquante et un ans, je préfère jouer les cigales et me dire que, sans doute, je finirai bien par avoir suffisamment tôt un cancer que je ne ferai pas soigner. Je jette sans les lire les propositions d'examens médicaux que je reçois régulièrement et je ne prévois rien, même si j'ai déjà écrit mon épitaphe, par provocation, peut-être.
    Mais vous êtes sage, Michelaise. Votre article pose de bonnes questions et vous avez le courage d'oser aborder un sujet nécessaire bien que cruel.
    J'attends quand même encore un peu pour y réfléchir.
    Anne

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  8. J'aime beaucoup la Babayaga cette sorcière à la jambe de bois pas toujours aussi ogresse qu'elle le laisse croire, une vraie sorcière quoi !
    Le seul hic pour moi au projet des Babayagas c'est qu'il n'y a pas de garçon, c'est triste un monde sans garçon, même quand on est vieille, surtout quand on est vieille non ?
    ça m'exaspère, cette sale manie des filles à faire toujours des groupes de filles !

    Sinon plus sérieusement, j'avais évoqué le sujet peu de temps après mon arrivée à Prinçay (j'étais toute jeunette il y a 23 ans), nous étions une bande de voisins/amis et j'avais dit que plutôt que de se voir coller n'importe où par ses propres mômes, donc forcément séparés, nous avions la possibilité d'"embaucher" de l'aide pour rester sur place... Quelques années plus tard, j'ai eu l'occasion d'accompagner trop tôt mon voisin vers des horizons que j'espère encore lointains. Je garde au coeur la « douceur » de ce départ brutal, entouré de nous, ses proches voisins, relayant l'aide, présents, entourant ses enfants avec qui nous avions tant partagé de rires, préparant les repas, apportant les première jonquilles, ses dernières, veillant sa dernière nuit... L’utopie d’un humanisme simple, alliant la bonne volonté à la performance de l’HAD. J’aimerais bien partir comme lui…

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  9. Madame Thérèse Clerc fondatrice du projet à Montreuil est une femme d'avenir...

    Bien sûr, trouvons toutes les solutions pour vivre dignement jusqu'au bout, bien sûr... Mais en aurons-nous les moyens ?

    Les moyens financiers bien sûr, les pauvres finissent plus tristement que les riches.

    La meilleures maison de retraite, qui offre un cadre de vie idéal (?) n'est accessible qu'à peu de gens.

    Les projets on peut toujours en avoir, mais aurons-nous les moyens de les réaliser ?

    Aurons-nous même les moyens d'y accéder,je n'en suis pas sûre.

    Réfléchissons, réfléchissons... Moi par exemple je ne suis pas sûre du tout que mes moyens me permettent d'avoir des projets de vieillesse ambitieux... Alors restons en bonne santé et mettons de l'argent de côté :-)))

    Les petits arrangements avec la vie, jusqu'au bout, nous seront permis suivant des échelles de valeurs (matérielles) différentes, ne rêvons pas.

    Bonne journée les filles et grosses bises du jour.

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  10. Oui Lulu le voisinage, son attention,le lien social, tout cela est important mais se délite car tout le monde est pris partout, court, a plus urgent à faire... certes nous avons encore cela dans nos campagnes, plus ou moins, mais pour combien de temps encore. Alors oui, Aloïs, les municipalités peuvent et ont aussi leur rôle à jouer, une prise de conscience qui se fait lentement. Bravo à la tienne d'avoir osé cette solution qui est, aussi, fort meilleure que l'abrupte EHPAD... il y a en aussi une dans ce genre à Royan et c'est un moindre mal car souvent, les progrès de la médecine aidant, ce n'est que d'une petite aide que nos vieux ont besoin, pendant très longtemps. Et cette petite aide, Danielle, financièrement risque d'être difficile : tu as raison car la vie est plus longue et les besoins augmentent au fur et à mesure que les ans passent.
    Quant à votre solution Anne, je crains qu'elle ne soit pas aussi simple que vous le pensez, car la médecine, très efficace parfois, nous rattrape !! voyez tous ces vieux qui durent, durent, malheureusement pas dans les meilleures conditions possibles. Quitte à vivre, autant vivre bien. C'est cela qui pose problème quand on est diminué...

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  11. Une bonne idée ! Vieillir ensemble, sans êtes la charge (lourde!) des enfants.Avec des amis qui ont les mêmes façons de voir leur fin de vie, partager les frais de différents services au sein d'un même domaine avec nos habitations indépendantes... Ça me va ! Maintenant il faut étudier les modalités....
    Dans le Gers une idée est peut-être en train de germer, qui sait ?
    Un billet qui nous fait en tout cas bien réfléchir !

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  12. Petit clin d'oeil à Anne : je viens tout juste d'avoir cinquante ans cet été. Peut-être suis-je du type fourmi? Un peu, mais par nécessité plus que par vocation.
    À vrai dire, le projet du type Babayagas est une variante d'un autre type de lieu collectif sur lequel j'ai commencé à réfléchir : l'écovillage. Je me disais que, dans ce genre de communauté, au moins jusqu'à l'âge de 80 ans -il faut bien rêver!- je pourrais encore rendre quelques services éducatifs -je suis prof de lycée- auprès des plus petits en échange d'un peu de soutien pour les tâches qui deviennent plus difficiles avec les années.

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  13. brrrrr, trop réaliste pour moi, qui vient de passer 8 années à aller voir ma jolie maman dans une maison de retraite et à constater la disparition d'une ou deux personnes à chaque visite..... j'animais de temps en temps quelques après midi, et m'étais dit que j'y retournerai après le départ de la mienne.... aucune volonté, j'avais trop de peine, bon tout ça c'est bien personnel, alors je choisis la solution de SOLEIL VERT, rappelez vous ce film dans les années 70, finir en petit gâteau.... sympa non ?

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  14. Justement Monica c'est à cause de cette désespérance des maisons de retraite que j'ai impulsé ce questionnement sur un autrement. Il en existe mais ils ne sont pas encore très courants et ils valent la peine qu'on les connaisse; pour se dire qu'on ne subira pas....

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  15. bravo Michelaise, il faut s'y mettre tout de suite, car la moindre idée de changement prend de toute façon 20 ans à se réaliser...

    Bravo pour ce questionnement, bon, moi pour la machine à café, je préfère le déca, ça sera possible ? :-)))

    Je t'embrasse fort.

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  16. d'accord, mais cela reste encore un rassemblement de vieilles personnes non ? je veux finir en petit gâteau, c'est ma volonté !
    amitiés,
    Monica
    PS - alors Blaye ? J'ai tout râté!

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  17. Allons Monica c'est OK pour le petit gateau, je ne connais pas ce film mais je me tuyaute !! Blaye nous n'y sommes pas allés, je ne sais ce qu'on a fait d'autre, je finis par m'y perdre mais après l'overdose avignonaise on n'était pas en manque !! quoique, les programmes des salles de bordeaxu, la rochelle, saintes etc etc pour l'année arrivant, on se découvre des appétits : mais sages, il ne faut pas prendre des abonnements tous azimuts !

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  18. J'avais zappé...il faut dire que nous venons de passer un W.E. d'enfer entre vieux de 70 à 75 printemps, rallye touristique, méchoui, visitées de domaines viticoles avec dégustations, escalade au sommet des donjons des châteaux médiévaux périgourdins... bref tout cela n'est plus de notre âge mais tout le monde a tenu le coup... alors la suite viendra un jour... qui vivra verra et on s'adaptera. Pensons que quel que soit le lieu l'aptitude au bonheur est uniquement en nous.

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  19. sfstory.free.fr/films/soleilverthtml 1973, je partais le lendemain au USA à l'époque! et la musique de fin du film est la Pastorale de Beethoven! et curieusement la maison de retraite de maman portait ce nom! tout cela vient de me remonter au Cerveau..... (m'en reste encore un peu)
    bises

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  20. Enitram, j'ai oublié de te répondre mais tu as bien compris, l'esprit, être heureux ensemble... sans cette appréhension d'être "entre vieux"... et comme tu le décris Robert, cela peut être sympa ! Mais 70 c'est pas 90 : on est en pleine possession de ses moyens et de son indépendance.
    Merci pour le lien Monica. Entretiens bien ton CERVEAU

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  21. Formidable article Michelaise ! je connais ce projet des babayagas depuis plusieurs années et je l'ai toujours trouvé novateur et ...indispensable !!! tes réflexions sur le vieillissement et la vieillesse sont passionnantes j'y retrouve certaines des miennes... tu pourrais lire un bouquin que j'avais conseillé à Françoise, qu'elle a beaucoup aimé, "le cherche-bonheur" de Michael Zadoorian c'est l'illusttration d'une partie d eton article concernant la volonté des persones agées de ne pas voir leur vie prise en mains par des âmes bien intentionnées fussent-elles leurs propres enfants...Ecrit avec beaucoup d'humour sur un sujet grave, c'est un chouette bouquin qui permet au delà de la lecture une réflexion du type de celle que tu lances ici...

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