dimanche 12 août 2012

DANS LA SERIE "CATHARSIS"



Saviez-vous que la saison durant laquelle les éboueurs travaillent le plus, c’est l’été… oui, bien sûr, vous pensez à ces pauvres éboueurs des stations balnéaires et autres localités touristiques, qui voient leur « clientèle » passer de 20 000 à 200 000 personnes*, et doivent absorber dans leurs bennes, bon gré, mal gré, des tonnes d’ordures supplémentaires. Mais dans les villes et villages vidées de leurs habitants pour cause de migrations estivales, leurs collègues qui sillonnent les rues désertées, ne sont guère mieux lotis qu’eux.
En effet, derrière les volets soigneusement clos au soleil de l’été (on peut toujours imaginer qu’il existe), s’activent ceux qui ne sont pas partis, et profitent de quelques jours de calme pour vider, ranger, trier. On commence par le coin le plus reculé, le plus inaccessible d’une armoire, ce coin où s’entassent depuis un an des objets indécis et surtout qui devraient absolument être ailleurs, ces objets que l’on a passé des heures, durant l’année, à essayer de localiser. Et quand on a commencé, cela fait comme une pelote de fil de gruyère dans une purée bien épaisse, ça file… on est obligé de continuer, de proche en proche, de rayons en tiroirs, de placards en armoires. On se trouve rapidement face à une montagne de vêtements, livres, casseroles et autres diverses parties d’un inventaire à la Prévert dont je vous épargnerai le rituel.


Après de longues journées d’où l’on sort le dos brûlant d’avoir été plié dans d’impossibles recoins, sale et poussiéreux, on se trouve devant de merveilleux rayonnages sur lesquels les livres sont classés par auteurs, les pull-overs par couleur et les boîtes de conserve par genre. On a jeté des olives qui dataient de 2004 ou une purée de pois chiches vintage, carrément 2002 ! On a découvert de petites merveilles oubliées, constaté qu’il était inutile d’aller acheter le moindre vêtement pendant encore 3 ou 4 ans (heureusement, on craquera à l’arrivée des collections d’automne), et remarqué avec dépit qu’on avait acquis le mois dernier le troisième exemplaire de ce bouquin génial, tellement génial qu’on peut maintenant le lire en simultané. 


Côté livres, l'affaire est inédite depuis l'avènement des ebooks, on s'est permis une épuration drastique : tous les classiques qu'on ne relit jamais, les policiers qu'on garde parce qu'ils vous ont distrait mais qui ne feront plus leur office, les nouveautés qu'on a trouvées assez plates mais qu'on conservait pour les avoir payées fort cher, bref tout cela est maintenant stockable en format mobi ! Alors place aux nouveaux achats ! Encore que ?? Place ? j'avoue que l'opération, épuisante, m'a laissée quelque peu frustrée et que l'espace libéré m'a semblé bien décevant. Et je vous rassure, je n'ai pas jeté les livres déclassés, je les ai donnés !!
Devant soi, deux tas : l’un désespérant, tout ce qui « pourrait encore servir », « presque neuf »… mais dont décidément on ne fait rien depuis 5 ou 6 ans. Il faut s’en débarrasser… oui, mais comment ? Il va falloir donner, recycler, récupérer, réorienter !!


L’autre tas, quant à lui, paie de tous les efforts et toiles d’araignées remuées : il est constitué d’une impressionnante collection de sacs poubelles d’un beau noir brillant, 100 litres minimum. La satisfaction de jeter enfin toutes ces horreurs, qui vous tombaient sur le nez chaque fois que vous ouvriez une porte de placard, est de celles qu'on peut qualifier de « cathartiques ». Entre métaphysique et médicament : « libération thérapeutique d’émotions responsables de tensions ou d’anxiété ». Que voilà, entre la taille des rosiers et la confection des sauces tomates pour l'hiver, un traitement efficace et bon marché : la thérapie du sac poubelle.

* Ou de 2 000 à 20 000, comme à Meschers sur Gironde !

10 commentaires:

  1. Tiens, cela ressemble à la semaine dernière chez nous...
    Bonne journée, Michelaise !

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    1. Et oui, je m'en doute, l'été est propice aux rangements !!! Ravie de te revoir Norma !

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  2. Excellent papier qui résume la plupart de nos préoccupations estivales; montage photo pas "piqué de vers".
    Tout à fait cela à la Pita Figa à chaque été, ça classe, ça déchire, ça met de côté pour d'hypothétique vide-grenier, nous avons un calvaire à côté des poubelles sur lequel on pose ce qui pourrait intéresser des voisins, dans les 5 minutes cela disparait pour remplir une autre maison...
    Car La Dame collectionne, une boulimique de tout et de rien et Monseigneur fulmine il aimerait ...une maison vide, il est claustrophobe dans cet univers chargé...
    Je dis toujours: je l'ai épousé pour le meilleur et pour le pire, il m'a épousée pour le pire et pour le pire!!!

    N'oublie pas les poubelles du jardin que les éboueurs refusent chez nous et qui forment des talus de futur compost désorganisé!
    Allez j'ai toute l'année pour reconstituer le tas de l'été prochain!
    Belle semaine
    Martine de Sclos

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    1. Ah Martine, d'abord je suis certaine qu'Alain ne pense pas qu'il t'a épousée pour le pire et pour le pire !!
      Ensuite je suis comme lui pour avoir eu une maman accumulatrice, je rêve de vide monacal et je suis encombrée jusqu'à l'os ! Pourtant j'évite comme la peste les boutiques de souvenirs de voyage, les vide-greniers, les brocantes, les salles des ventes et les soldes !
      Un phénomène étrange que cette passion pour les poubelles, en effet les objets posés à côté trouvent instantanément une nouvelle vie ! Au moins on fait plaisir !!

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  3. Vive les catharsis ! Et qui sait si un jour j'arriverai moi aussi à pratiquer ce sport dont pour le moment j'ignore le C, le B et meme le A... mais à ma décharge il faut dire que depuis quelques années déjà je n'achète pratiquement rien pour moi (sauf pour lire...) et donc je m'absous, au moins en partie.
    Bonne semaine à tous !

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    1. Donc tu gardes ?? Tu es sage en n'achetant rien ou peu ou que du consommable : par exemple, quand je rapporte un petit souvenir de voyage à mon entourage, je fais très attention, c'est toujours du consommable !!! pour éviter d'encombrer les maisons des autres !

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  4. Ah Michelaise ne pourrais tu venir faire un petit tour par ici, je te fournis les sacs , des noirs brillants,des gris satinés, avec lie ou et ficelles... il y a tant a faire, ma Dame ne jette RIEN car tout peu resservir un jour... poêles usées, robots morts et non enterrés, et les vétements, les trop petits qu'on garde pour après le régime, les trop grands achetés avant...robes des années 2000, des années 1990 des années 1970 on remonte ainsi jusqu'à notre union et encore certaines datent d'avant... et avec les souliers assortis, les pulls les chemisiers... bref je vis dans une maison dont les murs semblent se rapprocher d'année en année... parfois, profitant d'une absence je jette, oh peu de chose mais sans doute avec trop de précipitation, alors après je cherche le vieil album photo le cable de ceci ou de cela le livre promis à... Michelaise au secours enseigne nous l'art de jeter.

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    1. Voilà bien résumé l'art du sac poubelle Robert : on jette un truc dont on ne s'est pas servi depuis des lustres et, en général une semaine après, on en a un besoin urgent, et on se lamente d'avoir jeté alors que, justement ... bref !!!
      Alors tu imagines, l'art de jeter c'est l'art, un jour, d'en avoir marre des contraintes, des lourdeurs, des raideurs du quotidien, d'avoir envie de faire le vide, de fuir, de tout recommencer, que sais-je ?? c'est, je crois, une disposition psychologique, une révolte contre certaines pesanteurs de la vie qui se traduit par cet échappatoire, un simulacre qui s'attaque aux objets et te remet d'aplomb dans ta vie !!! vraiment cathartique !!!!

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  5. Mais que fais-tu de tous ces pulls? Tu as beau jeu après de sermonner Alter pour ses chaussures! Je vois 5 teintes différentes entre le blanc cassé et le beige sable!!! Incontestablement, tu as une collection de pulls plus riche, plus fine, que n'importe quel nuancier qu'on trouverait dans n'importe quel magasin de décoration ou d'ameublement! Brava!

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    1. Oh GF tu as découvert mon secret, le pull de cashmere, pas par snobisme, mais par confort !! et comme ça dure, chaque année il y en a un peu plus... et quand ils ont des trous, je les reprise, oui oui, à l'ancienne !! heureusement tu ne vois pas l'étagère du dessous !!!
      Quant à ce pauvre Alter, son armoire à vêtement est carrément deux fois moins grande que la mienne, disons que la mienne est le double de la sienne ! et il s'est résolu gentiment à cette fatalité !!!

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