Nous avons déjà eu, mais il me semble que nous y avons moins prêté attention, le 11 novembre 2011 à 11h11, et tant d'autres avant... Cela dure depuis le 1er janvier 2001 à 01h01... faut dire qu'à cette heure-là, nous dormions ou nous faisions la fête. Et puis, surtout, cette année est la dernière pour les combinaisons de chiffres, qu'on le juge magiques ou marrants, qui prêtent à plaisanterie ou méditation. Car le treizième mois n'a pas encore été inventé, même par les oiseaux de mauvaise augure !
Toujours est-il que les initiatives en tous genres ont fusé : du pique-nique géant organisé à 12h12 dans la pelouse du joli village périgourdin de Ladouze, tant de fois fois traversé quand nous allons en Dordogne, à la chronique en alexandrins de la revue de presse par Bruno Duvic sur France Inter (à écouter ici) , qui restera dans les annales du journalisme et/ou, au choix, de la poésie, les idées sont allées bon train. Pour la fin du monde, certains ont préféré le 21 décembre, forcément nettement plus symétrique... ce qui me laisse largement le temps de sacrifier aussi à l'euphorie générale : je ne POUVAIS pas laisser passer le jour sans me livrer à mon vice favori, à mon pêché mignon, à mon travers récurrent et toujours joyeux : l'alexandrin justement.
Les plus anciens d'entre vous connaissent cette inoffensive manie, qui a surtout pour effet de plonger mon entourage dans les baillements poliment étouffés, un petit sourire d'indulgence aux lèvres "laissons-là s’éclater ! cela lui fait tellement plaisir" !! J'ai ainsi commis, dans le plus grand secret (je crois qu'Alter lui-même ne l'a point lu) un poème pour le mariage de Koka, qui est resté (elle est pleine de mansuétude pour sa maman !!) tout à fait entre nous. Mais aujourd'hui, inspirée par Bruno Duvic et quelque peu jalouse de sa performance, j'ai commis le texte ci-dessous... Impossible de le publier pour de vrai à 12h12, j'étais au travail, mais bon, je l'admets j'ai triché sur l'heure de mise en ligne afin que le jeu soit complet !
Pourquoi la vie, soudain, dite en alexandrins,
Se pare de couleurs qu'elle n'avait, matin ?
Par quelle magie étrange les mots par douze pieds
Retrouvent des saveurs qu'on avait oubliées ?
Est-ce histoire de nombre, et la mathématique
Aurait, au sens des mots, influence magique ??
Le quatre, aimé des dieux pour sa forme carrée,
S'anime quand un trois lui donne liberté !
Ils tracent nos années, les heures de nos jours,
Et rythme notre temps, qu'on désire "toujours".
Ils deviennent unité quand, à la gourmandise,
S'offrent roses pourprées, œufs et huitres exquises.
Mais il n'est pas possible qu'un seul nombre, énoncé,
Soit responsable ainsi de tant de majesté.
Dites en douze temps à votre élu(e) de coeur
Que l'amour qui vous lie n'est que profonde ardeur !
Les phrases, magnifiées par ce balancement,
Y gagneront un poids, que prose lui dément.
Tragédie s'y déploie avec douleur extrême,
Tandis que drame y puise des teintes de Carême.
Les sentiments y prennent un allant sans pareil,
Dont le tempo ravit et charme notre oreille.
Tout n'est plus que musique, cadence et symétrie,
Et le verbe s'habille de vraie galanterie.
Alors n'hésitons plus, quand l'émotion empire,
Déborde et nous submerge, choisissons pour la dire
Le rythme à douze temps, l'aimable alexandrin,
Mirliton pour chapeau, et Victor pour parrain !
Que les chiffres par moi toujours si détestés
RépondreSupprimerTrouvent enfin avec vous un air de majesté...
bonne soirée
Mais voilà, et vivent les alexandrins Josette !
Supprimerje ne me lancerai pas à mon tour dans l'alexandrin, mais j'en apprécie la lecture! Et je vais essayer d'écouter la chronique de Bruno Duvic
RépondreSupprimerAh oui, un vrai tour de force car fanchement faire une revue de presse en alexandrins, cela a un certain panache !!
SupprimerAvec Victor pour parrain j'veux bien te suivre !!!!
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