Je vous ai déjà parlé de l'exposition Coustet, cet érudit bordelais dont j'ai suivi autrefois les cours d'histoire de l'art et qui a légué ses collections à la ville de Bordeaux. En fait, lors de notre précédente visite, elle présentait des objets et œuvres d'art XVIII et XIXèmes, et nous n'avions pas découvert grand chose de captivant car c'était assez modeste. La deuxième partie, qui se déroule actuellement, étant consacrée aux œuvres XXème. Beaucoup plus intéressante à mon avis, elle présente un ensemble de peintres locaux actifs durant tout le siècle.précédent. Ils sont pour la plupart méconnus du grand public, n'ayant pas bénéficié d'une renommée suffisante pour retenir l'attention des médias. Certains ont pourtant un réel talent, et les textes de présentation les rendaient encore plus intéressants à découvrir.
Témoin ce superbe portrait de Jenny par Robert Chazarac, dessinateur effacé mais virtuose du clair-obscur qui cerne son modèle d'une plume incisive et d'une grande expressivité. Le lavis gris qui souligne l'ensemble donne l'impression de participer au secret des pensées de cette élégante jeune femme.
A l'entrée, cette petite peinture sur contreplaqué de Riccardo Gomez-Gimeno accueille le visiteur par un clin d'oeil : les peintres bordelais se sont toujours plaints de l'ignorance et de l'indifférence de leurs concitoyens en matière d'art. Le tableau dénonce, par la caricature, le snobisme d'un public bourgeois qui, selon un cirtique d'art, ne s'intéressait à la peinture qu'en fonction des cours de l'Hôtel Drouot". Au dos, une inscription rapporte le dialogue de ces deux visiteurs.
Lui : "Pfff..."
Elle : "Tu as vu que c'est de x..."
Lui : "Oh alors, c'est très bien... parfait !"
Comme il faut bien faire un choix, j'ai envie de vous présenter le peintre de ce bouquet, réalisé avec une légèreté et un brio qui le rendent vibrant d'une lumière qui semble jaillirs des fleurs elles-mêmes. Tobeen, c'est la signature qu'il a choisie, est l'anagramme de son vrai nom, Jean Bonnet. Ce fils de menuisier qui découvrit la peinture grâce aux toiles que les artistes reconnus, comme André Lhote, venaient faire encadrer chez son père, considérait la peinture comme la partie "matérielle" de sa vie, qu'il faisait passer après des exigences spirituelles de loin prioritaires. Il fit une carrière modeste, loin du bruit et de l'agitation des milieux artistiques, pourtant reconnu comme ayant un réel talent.
Enfin j'ai flashé sur cette toile abstraite de Marcel Pistre, qui, quant à lui travaillait dans un laboratoire pharmaceutique et cultivait la peinture avec une très haute exigence. Obsédé par la texture, il préparait inlassablement ses toiles au blanc, ponçant ses fonds jusqu'à la perfection avant de se lancer dans le motif. Ensuite, il installait sur ces fonds ses formes, qu'il appelle "pôle actifs", qui fixent l'instant et semblent prête à exploser. Il dit "c'est la seule manière d'arrêter le mouvement stupide de l'horloge et du calendrier... mon aventure picturale demeure une expérience mystico-profane personnelle, au sens le plus humble du terme". Et, du fait de la qualité de préparation et de la fulgurance du motif, l'ensemble présente une transparence, une luminosité, une vibration extraordinaires qui m'ont vraiment séduite. Le peintre avait renoncé aux titres descriptifs, préférant avec une réelle modestie identifier ses œuvres par le terme de peinture, flanqué d'un numéro. Pour mieux se représenter cette œuvre, il faut prendre en compte sa taille, 96 par 146 centimètres.
La taille réelle d'un tableau compte pour beaucoup dans sa lecture et sa compréhension. Et j'avoue avoir marqué un petit mouvement d'humeur quand j'ai découvert la taille réelle de la toile choisie pour les affiches de l'exposition. Cette petite peinture, presque miniature, par 25 par 20 centimètres (à peine plus grande que sur votre écran), tient plus de l'illustration ou de l'enluminure que de la grande composition, et son rendu en affiches de 1 mètre par 2 donne un résultat à la limite de la trahison. Comme elle faisait aussi la couverture du catalogue j'imagine que Monsieur Coustet a une affection toute particulière pour elle !
A l'entrée, cette petite peinture sur contreplaqué de Riccardo Gomez-Gimeno accueille le visiteur par un clin d'oeil : les peintres bordelais se sont toujours plaints de l'ignorance et de l'indifférence de leurs concitoyens en matière d'art. Le tableau dénonce, par la caricature, le snobisme d'un public bourgeois qui, selon un cirtique d'art, ne s'intéressait à la peinture qu'en fonction des cours de l'Hôtel Drouot". Au dos, une inscription rapporte le dialogue de ces deux visiteurs.
Lui : "Pfff..."
Elle : "Tu as vu que c'est de x..."
Lui : "Oh alors, c'est très bien... parfait !"
Comme il faut bien faire un choix, j'ai envie de vous présenter le peintre de ce bouquet, réalisé avec une légèreté et un brio qui le rendent vibrant d'une lumière qui semble jaillirs des fleurs elles-mêmes. Tobeen, c'est la signature qu'il a choisie, est l'anagramme de son vrai nom, Jean Bonnet. Ce fils de menuisier qui découvrit la peinture grâce aux toiles que les artistes reconnus, comme André Lhote, venaient faire encadrer chez son père, considérait la peinture comme la partie "matérielle" de sa vie, qu'il faisait passer après des exigences spirituelles de loin prioritaires. Il fit une carrière modeste, loin du bruit et de l'agitation des milieux artistiques, pourtant reconnu comme ayant un réel talent.
Enfin j'ai flashé sur cette toile abstraite de Marcel Pistre, qui, quant à lui travaillait dans un laboratoire pharmaceutique et cultivait la peinture avec une très haute exigence. Obsédé par la texture, il préparait inlassablement ses toiles au blanc, ponçant ses fonds jusqu'à la perfection avant de se lancer dans le motif. Ensuite, il installait sur ces fonds ses formes, qu'il appelle "pôle actifs", qui fixent l'instant et semblent prête à exploser. Il dit "c'est la seule manière d'arrêter le mouvement stupide de l'horloge et du calendrier... mon aventure picturale demeure une expérience mystico-profane personnelle, au sens le plus humble du terme". Et, du fait de la qualité de préparation et de la fulgurance du motif, l'ensemble présente une transparence, une luminosité, une vibration extraordinaires qui m'ont vraiment séduite. Le peintre avait renoncé aux titres descriptifs, préférant avec une réelle modestie identifier ses œuvres par le terme de peinture, flanqué d'un numéro. Pour mieux se représenter cette œuvre, il faut prendre en compte sa taille, 96 par 146 centimètres.
La taille réelle d'un tableau compte pour beaucoup dans sa lecture et sa compréhension. Et j'avoue avoir marqué un petit mouvement d'humeur quand j'ai découvert la taille réelle de la toile choisie pour les affiches de l'exposition. Cette petite peinture, presque miniature, par 25 par 20 centimètres (à peine plus grande que sur votre écran), tient plus de l'illustration ou de l'enluminure que de la grande composition, et son rendu en affiches de 1 mètre par 2 donne un résultat à la limite de la trahison. Comme elle faisait aussi la couverture du catalogue j'imagine que Monsieur Coustet a une affection toute particulière pour elle !
Mon oeil s'est complu à toutes ces couleurs, ces postures.
RépondreSupprimerTon texte est lui-même une peinture Michelaise. Au lieu d'un pinceau tu as dix doigts.
Le Musée allait fermer, j'ai dû quitter avant d'avoir tout lu.
Merci Karl je suis toute rouge de confusion !
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