Le Galope Chenaux est de retour sur le port de Meschers, c'est l'été !!
Le net, c'est comme un psy gratuit !
Qu'en pensez-vous ?
C'est en tout cas ce que me disait aujourd'hui un ancien étudiant... il a maintenant 36 ans, ma première promo de BTS vous imaginez les filles ??? D'ailleurs, en ce moment , je passe mon temps à féliciter les mamans, les papas tout fiers de m'envoyer des photos de joyeux petits bambins qui, grâce à Dieu, ne subiront pas mes fantaisies pédagogiques. Mais je m'égare.
En fait, je vous soumets cette assertion, car j'ai fini hier soir le livre d'une certaine Pulsatilla intitulé "La cellulite c'est comme la Mafia, ça n'existe pas" (allez savoir pourquoi en italien c'est "La ballata delle prugne secche") . Cette jeune italienne, née dans les Pouilles en 1981 a choisi comme pseudo le nom d'une plante prescrite par son homéopathe contre les accès de méchanceté. Elle s'est lancée à corps perdu dans la rédation d'un blog qui a connu en Italie un succès retentissant.
Certains de ses billets sont des morceaux d'anthologie et j'avoue que "le livre qui fait se bidonner l'Italie" (dixit le très sérieux "Courrier International") m'a fait énormément rire au début. Un certain cynisme, une auto-dérision trop systématique pour être sincère, des charges parfois lourdes m'ont finalement un peu lassée mais c'est vraiment drôle, voire totalement décalé. Disons que côté sexe, elle en fait beaucoup et j'ai été saisie au fil des pages d'une tristesse profonde à la lecture d'une décontraction de bon aloi qui m'a semblé un peu cruelle, et dont elle me semble être la principale victime. Mais je parlais de Pulsatilla à propos de sa vision d'internet :
"Quand on fait la queue à la poste, on ne daigne même pas jeter un regard sur les autres. Dans l’ascendeur on regarde ses pieds. Quand on nous présente quelqu'un, on n'est pas capable de se rappeler son nom deux minutes après. Mais à l'inverse, il y a Internet, où même le dernier des crétins a quelque chose à dire, et les autres l'écoutent avec le plus vif intérêt. Le fait que l'interlocuteur ne soit pas visible lui donne évidemment une aura de charisme nébuleux, et c'est pourquoi on veut tout savoir de lui, on veut lever le voile, entrer dans le vivant mystère de son âme, découvrir et comprendre les affinités électives qui rendront notre interaction opérante".
J'avoue que la lecture de ces lignes acérées m'a un peu perturbée, c'est quoi finalement ce besoin que nous avons de nous épancher, de nous dévoiler, de nous confier à de mystérieux interlocuteurs invisibles et souvent indulgents ? Narcissisme ? Besoin de reconnaissance ? Nous avons tous des motifs avouables à ces rédactions quotidiennes, mais qu'en est-il de celles qui restent cachées ?
Et voilà que mon jeune étudiant me dit avoir retrouvé un équilibre palpable (dont d'ailleurs je le félicitais) grâce à internet. Pas un chat, ni un blog, non, une relation épistolaire inattendue avec un jeune couple de profs qui, un jour, lui a dressé un mail par erreur. Le lien s'est établi, l'amitié, sans jamais s'être rencontrés, est née, et de cette amitié, des confidences qu'on ne peut dire qu'à des inconnus, des aveux nécessaires qu'on a du mal à se faire à soi-même, et au final un travail sur soi enrichissant, bénéfique et salvateur. Alors c'est peut-être cela le secret des blogs, la certitude d'un (relatif) anonymat et pourtant, une mise à plat de nos convictions inavouées, des nos inquiétudes informulées et de nos enthousiasmes incontrôlés. Avec, au hasard des jours, des "rencontres" fortuites ou provoquées, dont certaines seront éphémères, et dont d'autres, peut-être déclencheront des amitiés.
Qu'en pensez-vous ?
C'est en tout cas ce que me disait aujourd'hui un ancien étudiant... il a maintenant 36 ans, ma première promo de BTS vous imaginez les filles ??? D'ailleurs, en ce moment , je passe mon temps à féliciter les mamans, les papas tout fiers de m'envoyer des photos de joyeux petits bambins qui, grâce à Dieu, ne subiront pas mes fantaisies pédagogiques. Mais je m'égare.
En fait, je vous soumets cette assertion, car j'ai fini hier soir le livre d'une certaine Pulsatilla intitulé "La cellulite c'est comme la Mafia, ça n'existe pas" (allez savoir pourquoi en italien c'est "La ballata delle prugne secche") . Cette jeune italienne, née dans les Pouilles en 1981 a choisi comme pseudo le nom d'une plante prescrite par son homéopathe contre les accès de méchanceté. Elle s'est lancée à corps perdu dans la rédation d'un blog qui a connu en Italie un succès retentissant.
Certains de ses billets sont des morceaux d'anthologie et j'avoue que "le livre qui fait se bidonner l'Italie" (dixit le très sérieux "Courrier International") m'a fait énormément rire au début. Un certain cynisme, une auto-dérision trop systématique pour être sincère, des charges parfois lourdes m'ont finalement un peu lassée mais c'est vraiment drôle, voire totalement décalé. Disons que côté sexe, elle en fait beaucoup et j'ai été saisie au fil des pages d'une tristesse profonde à la lecture d'une décontraction de bon aloi qui m'a semblé un peu cruelle, et dont elle me semble être la principale victime. Mais je parlais de Pulsatilla à propos de sa vision d'internet :
"Quand on fait la queue à la poste, on ne daigne même pas jeter un regard sur les autres. Dans l’ascendeur on regarde ses pieds. Quand on nous présente quelqu'un, on n'est pas capable de se rappeler son nom deux minutes après. Mais à l'inverse, il y a Internet, où même le dernier des crétins a quelque chose à dire, et les autres l'écoutent avec le plus vif intérêt. Le fait que l'interlocuteur ne soit pas visible lui donne évidemment une aura de charisme nébuleux, et c'est pourquoi on veut tout savoir de lui, on veut lever le voile, entrer dans le vivant mystère de son âme, découvrir et comprendre les affinités électives qui rendront notre interaction opérante".
J'avoue que la lecture de ces lignes acérées m'a un peu perturbée, c'est quoi finalement ce besoin que nous avons de nous épancher, de nous dévoiler, de nous confier à de mystérieux interlocuteurs invisibles et souvent indulgents ? Narcissisme ? Besoin de reconnaissance ? Nous avons tous des motifs avouables à ces rédactions quotidiennes, mais qu'en est-il de celles qui restent cachées ?
Et voilà que mon jeune étudiant me dit avoir retrouvé un équilibre palpable (dont d'ailleurs je le félicitais) grâce à internet. Pas un chat, ni un blog, non, une relation épistolaire inattendue avec un jeune couple de profs qui, un jour, lui a dressé un mail par erreur. Le lien s'est établi, l'amitié, sans jamais s'être rencontrés, est née, et de cette amitié, des confidences qu'on ne peut dire qu'à des inconnus, des aveux nécessaires qu'on a du mal à se faire à soi-même, et au final un travail sur soi enrichissant, bénéfique et salvateur. Alors c'est peut-être cela le secret des blogs, la certitude d'un (relatif) anonymat et pourtant, une mise à plat de nos convictions inavouées, des nos inquiétudes informulées et de nos enthousiasmes incontrôlés. Avec, au hasard des jours, des "rencontres" fortuites ou provoquées, dont certaines seront éphémères, et dont d'autres, peut-être déclencheront des amitiés.
Je repasse avec des mots demain !
RépondreSupprimerbonne nuit
Oui, au hasard du net et des blogs, il arrive de faire de belles rencontres. Peu importe qu'elles soient éphémères - elles ne le sont d'ailleurs pas toujours -, l'important, c'est de pouvoir partager, échanger, de ne pas être catalogué(e) inintéressant(e) par un physique parfois ingrat ou banal, de pouvoir discuter sans a priori, de pouvoir découvrir des personnes si riches émotionnellement, qu'on n'aurait peut-être pas rencontrées autrement.
RépondreSupprimerEt sûrement qu'il y a un besoin de reconnaissance, aussi, c'est même certain. Le fait de dévoiler certains aspects de nous, permet aussi de nous en libérer, et de vivre plus "légèrement", car nous nous retrouvons dans d'autres ayant les mêmes incertitudes, les mêmes sensibilités que nous.
C'est vrai que sur le net, nous prenons le temps de lire, d'approfondir. Alors que bien souvent, dans la vie réelle, nous ne prenons pas le temps de le faire.
Est-ce que c'est bien ? Je ne sais pas. Mais du moment que cela apporte du bonheur, et que cela en donne, n'est-ce pas le plus important ?...
Belle journée à toi, Michelaise.
Il y a 2 ou 3 ans... j'étais tombée par hasard sur le blog d'une nana qui racontait sa vie, et qui avait une manière extrêmement drôle d'écrire ses petites histoires... je me retrouvais beaucoup dans ce qu'elle vivait... et le jour ou elle a demandé un café et l'addition et qu'elle a arrêtait... j'étais un peu triste de plus avoir de ses nouvelles... en fait sur internet pour les blogs par exemple, on peut cibler les profils et donc trouver des gens qui ont vraiment les mêmes intérêts que nous... peut être que dans la vraie vie ce serait certainement moins drôle, car on parlerait toujours des mêmes choses..
RépondreSupprimerbon je ne sais même plus si mon commentaire va avec l'article, c'est le matin et j'avance à l'aveuglette.. tant pis !
Ton analyse me semble très juste Françoise, et je pense qu'Internet est une superbe plateforme d'expression pour les intravertis qui osent écrire et partager ce qu'ils n'osent pas exprimer de vive-voix, et pour les extravertis qui sont obligés de mettre en forme leur expression qui, canalisée par l'écriture, prend plus de force. Inutile de se demander si c'est bien ou mal, tu as raison, si c'est une source de plaisir, il faut en profiter. Ce qui m'a heurtés dans Pulsatilla, c'est son cynisme, son ton systématiquement acerbe. Car, sur internet c'est comme dans la vie, y a des gens vraiment bien, sincères, et d'autres, mais on peut faire le tri, peu ou prou !
RépondreSupprimerOui Emilie, ce sont des amitiés éphémères, c'est ce qui fait leur charme je pense. Et souvent, c'est un passage, un besoin ces blogs, et c'est normal que ça s'arrête, on passe à autre chose... sans trahison puisque cela fait partie de la règle du jeu !
RépondreSupprimerLe gros problème c'est justement de bien cibler. Il y a une telle offre, et il ne faut pas y passer la moitié de sa vie !
Tu m'épates, avec ta faculté d'aborder dans l'immédiateté des sujets aussi passionnants. Peut-être la hâte et le côté positif du prof ? Mais tu as raison, il faut transmettre tout ce qu'on peut et quand on peut.
RépondreSupprimerJe pense que tout utilisateur d'un outil comme celui-ci s'est posé la question (sinon, je les plains, on voit les dérives que cela peut occasionner comme à ce pauvre "Marc", tout étonné d'avoir fait l'objet de cet article édifiant paru dans Le Tigre en début d'année !). Je ne répondrai pas sur le fond du sujet, si vaste qu'il est impossible de le faire en quelques lignes, sans recul, c'est le meilleur moyen, comme vous le dîtes toutes... de tomber dans le piège des blogs. Sincérité, vaste manipulation ?... Chacun y fait et y trouve ce qu'il veut, sans conventions... quoique... J'en ai fait un thème d'analyse dans mon "blog in blogs". Et c'est hautement étudié en ce moment, dans les hautes spères sociologiques ! Bonne journée, Michelaise.
D'abord je suis allée voir l'histoire de ce Marc avec le tigre (???) pas au courant bien sûr... Impressionnant...
RépondreSupprimerje livre l'adresse pour les filles si elles lisent ce commentaire :
http://buzzybee.fr/2009/01/le-tigre-dresse-le-portrait-google-dun-internaute-pris-au-hasard/
Manipulation ? Ne faisons pas de paranoïa tout de même... Selon les cas, il est rare qu'on se préoccupe de nous au point de passer tant de temps pour nous décrypter. C'est vrai que pour les jeunes, les gens en recherche d'emploi cela peut se révéler très risqué de se livrer trop sur le net... j'avais fais un billet là dessus, pour mettre "mes" jeunes en garde !
http://lepetitrenaudon.blogspot.com/2009/04/indiscretion.html
Je crois très fort à la mutualisation, des connaissances, des idées, des "secrets", des talents, des compétences. Je suis un "utilisateur" du net, et j'y trouve, en prenant des précautions basiques (peut-être pas assez) beaucoup d'infos que j'aurais du mal à capter sans lui. Je me sens donc tenue, en prenant les risques qu'on ne saurait nier, d'apporter aussi ma pierre. Sans doute est-ce naïf ou candide, mais c'est un moyen de communication en pleine mutation, et si les hautes spères sociologiques s'en emparent, nous sommes sauvés ;-)
En tout cas Colibri, cela m'aura au moins permis d'échanger avec toi !!!!
Je repasse mais l'essentiel a été dit par les intervenants précédents. Personnellement, je délivre peu de ma vie privée, je laisse échapper quelques petits trucs que l'on peut s'amuser à décoder ce qui ne veut pas dire qu'un détective tel que celui présenté en lien plus haut ne puisse trouver quelque chose mais de là à être intéressant, il y a un grand pas à franchir ! une chose est certaine, c'est que je ne risque pas de perdre ma place au boulot :o)
RépondreSupprimerA bientôt
Le "net" ne serait-il pas, comme la "langue" selon Esope, la meilleure et la pire des choses ?
RépondreSupprimerLa meilleure quand il permet de dialoguer avec des gens qui ont les mêmes intérêts, les mêmes passions que nous...quand il permet un échange qui dépasse les apparences extérieures, les conventions sociales, les "à-priori"...
Quand il permet aussi de franchir les limites de l'espace et du temps: quel plaisir de correspondre avec le monde entier et d'avoir des réponses presqu'immédiates !
Quelle invention fantastique !
Mais il est la pire des choses quand il devient un moyen de "tout savoir sur n'importe qui", quand il devient un espace où l'on peut pénétrer l'intimité et les secrets des gens sans y être autorisé...où l'on peut "piocher" des informations et s'en servir contre d'autres...
Alors, gardons suffisamment de lucidité pour ne pas tomber dans les "pièges" du net...
N'oublions jamais qu'ici, malgré les apparences, nous ne sommes pas "entre amis"...mais sous la lorgnette de millions de "voyeurs" potentiels !
Ce n'est pas de la méfiance, c'est juste du bon sens que de s'en souvenir à tout moment !
Je viens de lire ton article, puis les commentaires très intéressants de tes "aminautes" et j'avoue ne plus très bien savoir par où commencer...
RépondreSupprimerJ'aime les échanges que j'ai depuis que j'ai ouvert mon blog en octobre 2008. Au départ, je mettais en ligne des textes tirés de mon expérience personnelle, mais écrits sur le ton de l'humour et dans lesquels je ne me livrais pas vraiment. Je me rends compte avec le temps qui passe et avec les amitiés, virtuelles mais sincères (je pense), qui s'installent que je me dévoile petit à petit. C'est étonnant, intéressant aussi. J'avoue que si je me sentais totalement anonyme je me livrerais sans doute davantage...
Le net est peut-être un peu comme le divan d'un psy. On s'y confie car on sait que l'on ne sera pas jugé(e) (ou de loin) d'où cette facilité et cette propension à se livrer chaque jour davantage.
Bon, j'arrête là ce bavardage car, comme pour le sujet sur l'amitié hommes/femmes, j'aurais tendance à en discuter pendant des heures....
Je te souhaite une très bonne soirée Michelaise. A bientôt !
Super Licorne, encore une fois tu vas droit au "net"... Ta formule selon laquelle "on n'est pas entre amis" est parfaite de justesse et de bon sens. C'est vrai qu'on aurait tendance à se laisser aller mais qu'on oublie qu'on est lu par ceux que tu nommes, à juste titre, les voyeurs. Fondamentalement ce n'est pas si grave que cela, mais tu as raison, il faut prudence garder !
RépondreSupprimerEt pourtant, sans doute un trait de confiance ou d'optimisme naturel, on se dévoile... Et en effet Colibri, parfois on flashe ;-)
RépondreSupprimerOn se sent bien parce qu'on se sent sur la même longueur d'onde !
Emilie en parlait de ces amitiés virtuelles, et disait dans son commentaire qu'on est triste quand, abruptement "elle a pris son café et l'addition et salut !"... Mais bon, rien que de très banal, des amitiés qui se terminent en queue de poisson cela arrive ailleurs que sur le net ! Et on survit !
Merci de tous vos commentaires ! En tout cas, ça fait chaud à la plume !!!
Coquine Moun ! Tu nous donnes un petit indice là !!!
RépondreSupprimerTu as raison, il faut rester réservé, et ne pas s'épancher outre mesure, ni s'attacher trop. C'est une bonne école de relativisation.
Si j'ai, quant à moi, propension à plus me découvrir que toi, c'est parce que ce blog se veut dialogue (monologue souvent) avec mes filles... et que j'ai un caractère très extraverti. Mais il ne faut pas s'y fier ! Extraverti ne veut pas dire indécent. Je pense qu'il est plus facile d'évoquer des sujets généraux, amitié, solitude, angoisse, problèmes de société, en partant de son propre vécu, qui fournit en fait un point de départ à la réflexion. Pour autant, ces anecdotes ou sentiments personnels peuvent rester assez imprécis pour ne pas sombrer dans l'auto contemplation. Car le narcissisme est un autre danger du blog.