L'ETREINTE DE PENELOPE

D'abord... d'abord il y a Pénélope : sa présence, son charme, sa beauté indiscutables et qui vous font entrer dans le film dès les premières images. Paradoxalement ce sont celles de sa doublure dont elle va récupérer la place pour envahir l'écran, l'espace et imprimer à ce film sa personnalité charismatique.

Ensuite, il y a Pedro, son art consommé de la caméra, de l'histoire, même farfelue, de la respiration des images. Il rend dans ce film un hommage délicat sensible au cinéma et manie en outre les nombreuses mises en abyme (les photos, la cécité, le film dans le film, la scène de la rupture et tout ce que j'ai raté !) avec un talent jubilatoire. C'est élégant, comme toujours, mais de plus en plus travaillé, sans affectation ni lourdeur.
Enfin, il y a un scénario brillant : un hymne à la passion, à la fatalité, on est tenu en haleine sans pour autant être noyé par les invraisemblances. C'est comme un puzzle à reconstituer, c'est foisonnant d'idées et de mystères, c'est drôle, intense, dramatique, bref c'est troublant et séduisant.
Je pourrais en faire un long discours, mais place à la caméra, place au silence des salles obscures, allez vite le voir et le revoir (n'est-ce pas Marie... comme Volver!!), et laissez-vous séduire par l'émotion qu'Almodovar manie avec un talent toujours renouvelé. Même moi, qui ne suis pas fana des redites, car je trouve souvent qu'à la deuxième vision, privée de la découverte, je suis souvent déçue, j'ai très envie de le revoir. Les scénarios imbriqués, les personnages doubles, les références multiples me réservent sans doute encore des surprises !
Je parlais, vous l'avez deviné, d'"Etreintes brisées" !