lundi 18 octobre 2010

JONCHEE ET VIN BOURRU

Un week-end un peu agité... Concentration  de spectacles qui, d'ailleurs, ne nous ont pas empêché de profiter du soleil automnal, afin de faire de longue balades sur nos plages enfin désertées.
Mais je ne vais pas vous infliger le compte-rendu exhaustif de ces représentations. Deux concerts, dont je parlerai peut-être dans un autre billet.

Lettre d'une inconnue de Zweig, vu il y a quelques années à Avignon où, allez savoir pourquoi je n'avais pas saisi grand chose aux états d'âme de cette amoureuse ardente et doloriste. Sans doute un problème d'adaptation du texte, puisqu'il s'agit d'une nouvelle... ou du jeu de l'actrice. En revanche, le jeu de Marie Hélène Lélièvre et la mise en scène de Dominique Courait étaient parfaitement limpides et j'ai aimé le rendu de cette histoire d'amour insensée et désespérée, qui semble trouver sa justification justement dans le désespoir. Une sorte de jusqu'auboutisme de la passion qui était bien mis en mouvement, sans statisme, ce qui, étant donné la forme, lecture d'une lettre, est assez fort ! Un nom à retenir donc, la Compagnie des 1001 vagues.

Et pour finir le week-end "le dernier Woody Allen". Je crois bien que, la dernière fois que je suis allée voir "le dernier Woody Allen", je me suis juré de ne plus me laisser piéger. Et bien évidemment, nous sommes allés voir le dernier dernier ! "Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu" est une petite oeuvre légère, même s'il sagit de nous convaincre que ceux qui tentent de maîtriser leur vie échouent, alors que ceux qui croient en la réincarnation, sont heureux. C'est assez inconsistant, les personnages ne sont pas très attachants, on rit peu, le montage n'a rien de spectaculaire, bref une oeuvrette sans grand souffle. Si l'on en croit le réalisateur il n'avait pas d'autre ambition que de nous distraire un peu."Nos personnages tournent en rond à la recherche du sens de la vie. Ils rencontrent le succès, l’amour, se heurtent les uns aux autres, se font des bleus, commettent des erreurs, le tout dans un perpétuel chaos. D’ici une centaine d’années, ils auront disparu de la surface le Terre, comme nous tous, et d’autres êtres les auront remplacés", explique-t-il, en poursuivant : "Et tout ce qui paraissait si important, toutes ces ambitions, ces aspirations, ces plagiats, ces adultères aura sombré dans l’insignifiance. Et bien plus tard, le soleil s’éteindra dans le ciel, notre astre mourra, et bien plus tard encore, tout l’univers disparaitra dans le néant. Et même si nous trouvions le secret de l’éternité, celle-ci serait encore finie car rien n’est infini. Ce n’est que bruit et fureur, qui ne signifie rien". Dont acte, vous pouvez aller le voir en sachant ce qui vous attend.
Mais l'important du week-end, à part le soleil et le bonheur de se détendre, c'était la jonchée au Cognac que nous avons dégustée à la Brasserie du Coq d'Or, à Cognac. Cela faisait une éternité que nous n'avions pas mangé cette spécialité locale que, j'en suis certaine, vous ne connaissez pas.

Le pays d'origine : l'Aunis (à ne pas confondre avec la Saintonge où se situe Meschers !). Il semble qu'on trouve trace de cette préparation dès le Moyen Age. Quant au contenu rien de bien spectaculaire : c'était une simple façon d'utiliser le lait caillé en un temps où il n'existait pas de réfrigération. Le lait frais et aromatisé à l'eau de laurier, est caillé. Puis on l'étale, pour lui faire rendre eau, sur des feuilles de joncs tissées. On roule le tout et on laisse égoutter au frais... les joncs lui donnent ce petit goût amer qui en fait toute la particularité ! Plus on laisse égoutter longtemps, plus le goût est prononcé ! Pour servir la jonchée, on déroule les joncs, on la dépose sur une assiette et on la recouvre d'une crème parfumée à l'eau de laurier au parfum amandé... certains apprécient d'y ajouter un peu de sucre...

La finesse de la texture, la subtilité du goût en font un dessert subtil, qui laisse rarement indifférent. La jonchée que nous avons choisie était accompagnée, en lieu et place de l'eau de laurier traditionnelle, par un petit verre de Cognac qui se marie fort bien avec le velouté de ce met, ferme à l'extérieur, moelleux à l'interieur.

Autre petit plaisir culinaire du week-end, moins "exotique" mais parfaitement de saison : le vin bourru. Pétillant, sucré, peu alcoolisé (11° seulement, mais comme cela se boit comme de la limonade, il faut se méfier !), ce moût de raisin tout frais pressé est vendu en bouteilles ouvertes, ce qui rend son transport assez sportif. On le boit en apéritif ou en vin de dessert, et il accompagne parfaitement les premières châtaignes, un peu bourratives, de l'automne. Une jolie façon de rentrer dans l'hiver.

9 commentaires:

  1. Tu l'auras deviné j'ai beaucoup de retard dans la lecture des blogs et quand je regarde le tien je me demande si j'arriverais à rattraper ce flot....
    Mais, sois en certaine je les lirai!!!!
    A bientôt donc car j'aime bien la vie qui s'écoule du côté de Mescher....

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  2. Sympathique, le vin bourru et magique, l'image en fond de vin bourru...
    Belle journée !
    Norma

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  3. Ah comme ça serait bien que ce bel inconnu devienne mon partenaire de tango argentin.
    Un petit coucou de Lausanne.
    Béatrice.

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  4. Bonjour,

    Voici un billet plus que plaisant :

    la culture du plaisir
    ET
    le plaisir de la culture.

    Merci Michelaise et bonne journée.

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  5. bonjour Michelaise,

    je viens de trouver ce beau commentaire sur notre spectacle et vous en remercie ; j'aurais aimé pouvoir vous rencontrer à la fin du spectacle pour échanger plus profondément. En fait on ne sait jamais quel chemin se fait dans la tête des gens à partir du projet que l'on propose et c'est toujours un plaisir de trouver des paroles singulières qui accompagnent notre désir.
    Pouvez-vous nous laisser votre mail pour vous annoncer les prochains spectacles et en parler ainsi ensemble.

    Désolé pour le Woody Allen que je n'ai pas vu ; c'est drôle de se trouver entre la jonchée et le vin bourru.
    cordialement,

    dominique Courait
    1001vagues@wanadoo.fr

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  6. Enfin dans mon élément,le vin blanc;les olives l'estuaire...
    Ouf!
    Mais non ce n'est pas du vin blanc cela en a la couleur,qu'il est bourru le bigre!
    Je ne connais pas la jonchée,je n'ai pas tout cherché lors de mon dernier séjour à Cognac,dommage j'aurais aimé.
    Je vais pouvoir profiter de ton absence pour me mettre à jour côté ciné,manifestement celui-ci je peux passer à côté d'autant qu'il va falloir faire un choix car ici ça y est plus de carburant et comme je ne sais pas aller ailleurs qu'à Paris pour les toiles....

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  7. Enitram, c'est toujours une galère de "rattrapper" le retard ! Car cette étrange technique qu'est internet nous crée, chaque jour, de nouvelles raisons d'avancer !!
    Miam, Norma, bon en plus le vin bourru, hips !!!
    Bea, si tu vas voir le film, tu seras bien sûr étonnée par le physique de ce "bel inconnu", très à contre emploi !! Tu éclateras de rire.
    Miss Lemon, pas de citron sur la jonchée, mais oui, la culture est plaisir, et la gastronomie culture !!!! Tu as raison.

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  8. Ravie Dominique de votre réaction, c'est toujours plus agréable de faire des critiques positives et de faire plaisir que de se plaindre !!! Vraiment nous avons apprécié votre mise en scène et votre "lecture de Zweig, très claire. Même si la pièce est sombre ! Ce qui ne l'est pas en effet, c'est le voisinage gastro-local que je vous ai imposé !!
    Aloïs, si vraiment y a rien d'autre, ce n'est pas une cata ce Woody, c'est juste une petite chose ! Pas comme la jonchée !

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  9. Bien que je ne connaisse pas la pièce dont tu parles, Michelaise, ton billet m'a immédiatement fait pensé à Love letters joué par Bruno Cremer et Anouk Aimé, vu il y a très longtemps au théâtre Saint-Louis à Pau. ils étaient côte à côte, ils lisaient chacun les lettres de leurs personage's respectifs et c'était extraordinairement vivant, une histoire d'amour se déroulait sous nos yeux, on vibrait avec eux... j'avais adoré , çà tu t'en serais doutée! la jonchée, je ne connaissais pas, en revanche je peux te dire qu'en Béarn, la fête de la chataigne s'accompagne de von bourru et c'est notamment le cas dans mon village...je crois que le précédent film de Woody Allen ou peut-être l'ante-penultième nous avait passablement déjà déçus...bises

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