mardi 5 octobre 2010

QUARTIER DE LA PETITE RUSSIE

Le croirez-vous ? Je suis terriblement sauvage et, dans une réunion ou un séminaire, la perspective de déjeuner avec des inconnus me rebute. En fait cette misanthropie  n’est pas apparente car je suis très sociable et me débrouille toujours pour entretenir la conversation, faire parler mes collègues d’eux, de leurs enfants, de leurs projets, de leurs voyages. Mais, l’âge venant, ce genre d’exercice me lasse, toute cette attention dispensée à des gens que, finalement, je ne reverrai jamais, pour un simple exercice de courtoisie, à quoi bon ? Alors je préfère croquer une pomme ou, comme l’autre jour, arriver après le déjeuner. D’autant que j’avais, comme je vous l’expliquais dans « écrit à la main », copieusement petit déjeuné. Bien m’en a pris : non seulement il régnait près du lieu où se tenait la réunion une odeur de cantine propre à décourager tous les efforts de civilité, mais de plus, cela m’a permis de visiter la petite exposition « les peintres russes hors frontière» qui se tenait au musée du Montparnasse.
Les anciens ateliers d’artistes qui s’égrènent le long de ce passage au charme suranné, ont accueilli les plus grands. Depuis 1998 l’atelier de Marie Vassilieff, surnommé en  son temps « la cantine des artistes » est transformé en musée, et abrite des expositions temporaires dans un cadre vraiment suggestif.
La dernière en date offre aux visiteurs un choix judicieux de toiles d’artistes russes qui, tous, ont travaillé et peint hors de leur patrie. Ces œuvres appartiennent à un collectionneur privé passionné, Goerges Khatsenkov, qui permet ainsi de découvrir une palette intéressante de talents, mal connus chez nous, et pourtant tous caractéristiques des courants artistiques les plus importants. Un condensé de l’histoire de la peinture dans la première partie du XXème, qui dévoile de jolies dispositions. Qu’ils soient arrivés avant la Révolution d’Octobre 1917, ou après la prise de pouvoir par Staline durant les années 20, ces artistes étaient tous déchirés entre le désir de construire leur avenir à Paris et la nostalgie de leur patrie.
La collection ne comporte pas certains grands noms, visibles dans les musées du monde entier. Par contre on y rencontre Kalmakov, redécouvert à l’occasion de la réapparition de ses œuvres au marché aux Puces, Serge Ivanoff, Lapchine, Tchoskovsky et sa compagne Klestova, François Angiblout, pseudonyme inattendu de la baronne d’Oettingen, mécène de la revue Les Soirées de Paris à laquelle collobora Apollinaire… et tant d’autres. Le catalogue, qui recense 120 noms, est d’autant plus passionnant que le petit musée du Montparnasse ne peut pas présenter l’intégralité de la collection, mais déjà, les toiles accrochées réservent de bonnes surprises.
L’’accueil est sympathique, la fréquentation particulièrement calme, et l’on m’a recommandé, si j’avais aimé l’exposition, d’en parler autour de moi, ce que je m’empresse de faire par ce billet… C'est au Musée du Montaparnasse, et c'est jusqu'au 31 octobre.

12 commentaires:

  1. Je pense que j'aurais également aimé cette viste, dans le calme de ce petit musée.
    Moi aussi, je fuis les repas des séminaires ou rencontres de ce type, je m'y ennuie toujours et j'ai l'impression d'y perdre un peu mon temps.
    Je crois que les vraies rencontres se font en relation duelle, ce qui peut être aussi le cas dans ce genre de manifestation...
    Belle journée à toi !
    Norma

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  2. J’aime bien ce musée de fond d’impasse, accueillant et calme. Il a su, au fil des ans se faire une place tout en gardant (tant mieux pour nous) un côté confidentiel. En général je jumelle sa visite avec celle des expos temporaires de La Poste voisine. Je connais mal cette peinture hors les grands et quelques proches du cercle d'Oettingen

    En vrac : Marie raymond. Mère d’Yves K, peintre elle-même (toiles au Musée d’Art Moderne et Beaubourg), comme son mari (Fred). Marie Raymond nous a quitté en 1988. Elle laisse à La Colle sur Loup (près St Paul de Vence) l’image d’une vieille dame simple et aimable.
    Quick : surfe sur le créneau hallal et généralise cette option resto-religieuse. A Avignon presque toutes les boucheries sont désormais hallal.
    Marseille et Poitou-C : restez-vous-même et n’enviez surtout pas la vie de nombre de marseillais déboussolés par la vie insécure, bruyante, engorgée d’une ville qui se raccroche désespérément à un passé de gloire.

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  3. Sauvage, toi Michelaise ?

    Je note ce Musée.

    Merci

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  4. Merci de partager vos impressions. Vous donnez envie de visiter cette belle exposition. Je vous souhaite une très belle journée.
    Anne

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  5. Ah Roberto, je t'ai vu !!! Moi qui disais que mes billets expos ne t'accrocheraient plus, j'en suis pour mes frais... car en plus tu connais bien le musée. J'ignorais les expos temporaires de la poste mais il y a aussi le musée Bourdelle (que j'ai revisité lors de mon avant-dernier passage à Montparnasse) qui est fort attrayant. Je retiens le nom de cette Marie Raymond, et qui m'a donné bien du tracas. Désirant voir une ou deux toiles d'elle pour te répondre, j'ai tapé son nom, puis recherche image... et là, que des Toulouse Lautrec dont le prénom complet est Henri, bien sûr, mais aussi Marie Raymond ! J'ai fini par trouver des toiles de la maman de Klein et sa peinture abstraite mais poétique ne me déplait pas du tout !
    Tu imagines que les fast food sont déjà peu légion à Royan, alors Halal de surcroit !! Il y a peu encore (je pense que cela a dû changer) une dame qui faisait des couscous exigeait pour offrir ses services qu'on lui permette de travailler avec de la viande halal... comme il n'y a en avait pas à la ronde, il fallait l'amener à Bordeaux dans une boucherie kasher, ce qui lui convenait parfaitement !! Bref, pour nous cela reste encore exotique, comme Quick du reste ! Mais pas de doute, ils ont choisi le bon créneau !

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  6. Norma, sûr qu'on perd son temps à pérorer, et quand, en plus, on se sent obligé d'entretenir la conversation pour couvrir les bruits de fourchettes, bof !! Oui sauvage Alba, car je n'aime plus entretenir les conversations qui mollisent, ça me semble vain !!
    Le musée du Montparnasse vaut le détour pour la qualité de leurs expos et pour le calme en effet. Vous êtes sur la bonne gare, vous Anne !!! Bourdelle et celui-là, plus la Poste, même pas besoin de ticket de métro ! Je plaisante, mais c'est commode pour combler le temps en attendant le train ou à l'arrivée !

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  7. Faut passer par Google. Et là on tombe sur le site (www.marieraymond.com)consacré à l'artiste . Idem pour son mari (fred.klein.pagesperso-orange.fr). Yves K habita une rue d'artistes (Campagne Première) tout près de Montparnasse. A voir, pas loin (222 bd St Germain) le Musée des Lettres et Manuscrits qui vient de se réinstaller. Ne pas oublier la Fondation Cartier et bien d'autres...
    PS: nous sommes contraires: j'aborde et je parle très facilement à des inconnus...

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  8. ça roule Roberto ! on note on note... la fondation cartier les expos ne me passionnent pas toujours mais le lieu est tellement magique, enfin selon mes goûts !! Quant aux inconnus, au contraire, je suis aussi très communicative, trice, bref oui oui mais ce que je déteste c'est le caractère convenu des déjeuners en question, il faut bien "entrenir" la conversation et là, pardon mais ça me gongle grave !!!! c'est tellement artificiel, et tellement facile d'avoir l'air sympa parce qu'on fait parler les gens d'eux-mêmes ! Pas pareil quand tu parles à une petite mamie qui fait son marché et dont ce sera le seul dialogue de la journée, c'est un bonheur alors de rire et de plaisanter !

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  9. En coup de vent
    Et le lieu est merveilleux
    A très bientôt

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  10. Bonjour, Michelaise.
    Comme tu as bien fait d'abandonner l'hypocrisie conventionnelle de la conversation pour nous faire connaître cette cantine qui est à la fois nectar et ambroisie...

    Merci beaucoup pour cette découverte...
    Je t'embrasse.

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  11. Ben mince, pas le temps de monter à Paris. Dommage. Risqué de* Monter*pour voir l'expo sur la Chine rurale à la fondation EDF. Tu connais.Il semblerait qu'ils ont des expos intéressantes. C'est France 2 télévision qui annonce des expo. Cette fois c'était un peu tard. C'est grâce à France 2 que je suis allée à Honfleur voir l'expo sur les robes portées au cinéma : * La mode fait son cinéma*. Il n'avait pas fait beau, les touristes n'étaient pas légions. En revenant me suis arrêtée à Paris et ai découvert d'autres trésors de la capitale.

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  12. Herbert que tu dis bien les choses, c'est tout à fait certain que le déjeuner était meilleur entre ces toiles passionnnantes que sur une toile cirée !
    La Chine Rurale mazette Béatrice pourquoi pas ! La mode fait son cinéma me semble tout de même plus... "marrant" mais si on aime la CHine...

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