mardi 31 mars 2009

TRANSMETTRE ET COMMUNIQUER

Samedi, dans la traditionnelle émission fétiche de votre papa "La rumeur du monde", Régis Debray et Xavier Darcos débattaient en un improbable dialogue sur le thème de la "fraternité". Et le premier, qui déplore dans son dernier ouvrage (le Moment Fraternité) le triste effacement de la parente pauvre de notre devise républicaine, s'en est pris à la communication. Moi qui revenais de cette pitoyable conférence mal ficelée sur le sujet, j'ai apprécié à sa juste valeur son subtil distinguo entre la transmission qui se fait dans le temps et la communication qui se "limite" à l'espace.
Et quid de nos blogs ? L'espace et le temps ! On nous trouve par l'espace, recherche sur Google d’occurrences qui font aboutir sur un blog dont l'auteur nous accroche, et cela se perpétue dans le temps, fidélité à ces propos croisés au hasard d'une tentative de documentation.
Pour nous, les blogueurs, le temps devient la composante nécessaire de notre survie, il nous faut être présents tous les jours pour garder nos lecteurs et cette fidélité nous aiguise les sens : sens des mots pour Koka et ses poèmes improvisés selon les heures et la couleur du temps sens des formules pour Lorenzo et sa quête perpétuelle des nouveautés ancestrales à Venise ou à Bordeaux, sens des images pour Moun qui s'éveille le matin pour piéger les vibrations du ciel ou les coquetteries de ses fleurs, sens de la curiosité pour Emilie qui s'amuse chaque jour des travers de ses "petits suisses", sens du goût ou de l’œil pour ceux qui nous livrent recettes et tours de main pour le plus grand bonheur de nos papilles... Quant à moi, je me fais l'effet d'être une besogneuse de l'anecdotique et du futile, quelques riens montés en neige pour vous servir votre brouet quotidien de pensées éphémères. On se livre, un peu, beaucoup, avec discrétion ou modestie, on s'amuse, on partage...
Il y a aussi nos lecteurs, tellement importants et tellement inconnus, fugaces ou lointains. Il y a ceux qui commentent, ah si vous saviez, vous qui lisez sans rien dire combien nous, les blogueurs, nous aimons recevoir un petit signe de la main de loin en loin. Il y a ceux qui s'y sont mis, et ceux qui s'y mettront, ceux qui ont abandonné et ceux qui n'osent pas, tous persuadés qu'ils sont de n'avoir rien d'intéressant à dire... Et pour de vrai, qu'y-a-t-il d'intéressant dans nos élucubrations quotidiennes ? Il y a ceux qui nous suspectent de complaisance et autosatisfaction, choqués dans leur approche de la pudeur et de la réserve : pourtant un blog, ce n'est pas un journal intime, c'est autre chose, sans ambition, simplement des images ou des mots à la mer, des liens éphémères qu'on n'essaiera jamais de concrétiser, une zone impalpable de partage, ni transmission, ni surtout communication. Échange humaniste simplement.

lundi 30 mars 2009

ARROSER LES CAILLOUX

Dimanche michelais fort beau et fort occupé, au point de n'avoir guère le temps de réaliser que la moitié des projets prévus. D'autant qu'on s'est fait "racker" une heure aujourd'hui !! Mais comme on ne peut pas toujours tout raconter, pas vrai, surtout à ses petites filles, nous dirons que j'ai "arrosé les cailloux"... c'est vrai d'ailleurs, en plus je trouvais ça marrant de faire briller les pierres de ma rocaille méditerranéenne, plus drôle en tout cas que l'arrosage de la tombe bordelaise.
Et ce soir nous sommes allés voir "Le déjeuner du 15 août" enfin "Pranzo di ferragosto" ça sonne mieux pas vrai ! On nous avait promis "le renouveau de la comédie italienne", il n'en est rien, n'allez surtout pas voir ce film en croyant revivre "affreux sales et méchants". C'est une comédie légère et très modeste, un petit premier film sans grand budget qui vaut plus par son côté tendre que par son côté comique. Le réalisateur, qui fait un peu dans l'autobiographie, est scénariste, en particulier de Gomorra, et, paradoxalement le scénario est minuscule, presque frustrant. Pour autant c'est un moment d'émotion, émaillé de quelques maladresses. Le film vaut par sa sincérité, le jeu jubilatoire de ces vieilles dames dont aucune n'est actrice, toutes si authentiques, et l’interprétation de Gianni di Gregorio, parfaitement à l'aise dans l'univers étroit des vieillards que l'on cache et qui voient leur vie se réduire à d'improbables rayons de soleil. Rien de démago, pas de concessions inutiles à un attendrissement fadasse, on est presque déçu qu'il se passe aussi peu de choses, mais c'est leur vie que nous partageons pendant une heure quinze, une vie étriquée et totalement inutile, voire encombrante. Il fallait oser le dire avec autant de sobriété.

dimanche 29 mars 2009

RETOUR AUX SOURCES


Un superbe week-end en perspective, et, revenant de la grisaille parisienne, il n'en avait que plus de prix... Même si nos projets de "presque retraités" te font sourire Marie, tant ils sont simples, il est toujours agréable de s'y adonner sans complexes.
Pourtant quand il s'est agi de partir pour voir les Chaises de Ionesco, Michel soudain a été pris d'un désir violent de nous en dissuader. Il a tout fait pour me retenir, persuadé que nous allions passer deux heures atroces à écouter de vieilles lunes démodées et déprimantes. Il n'est venu que pour voir ma déconfiture, convaincu que je crierais pitié avant lui, détestant paraît-il ce théâtre de l'absurde des années 50. C'est vrai, je ne supporte pas Becket et j'y retourne toujours la fleur au fusil. Mais, bien que les Chaises égrène l'histoire de deux vieux, non dans une poubelle mais dans un phare, Ionesco est dépourvu de l'aigreur et de l'amertume qui entachent Becket, et son théâtre, bien joué, est drôle. Déchirant mais pas absurde. L'histoire de ce vieux couple inutile qui radote ses rêves inaboutis, ses possibles ratés et son message oublié a quelque chose d'émouvant malgré l'agitation factice qui règne sur scène. L'interprétation était juste et la mise en scène du Moulin Théâtre était parfaite et bien enlevée. La suppression des sonneries assourdissantes de la fin de la pièce n'avait rien de choquant, même si Ionesco réclamait à corps et à cris le respect de SES didascalies. Michel a beaucoup aimé aussi et admis que nous aurions eu tort de rater cela.
Juste le temps de boire un jus de tomate et nous étions repartis pour le film du soir, Harvey Milk, qui nous a valu un autre bon moment. Je sais que tu avais envie de voir le film Marie, et t'ai demandé l'autre soir si vous y étiez allés. J'avoue avoir zappé la réponse, ainsi je ne sais pas si tu l'as aimé. En ce qui nous concerne, nous avons admiré la mise en scène, brillante et efficace. Sean Penn joue admirablement bien et rend l'histoire passionnante de bout en bout, bien que le sujet soit un peu convenu. On peut regretter que le propos soit trop simplificateur, les homosexuels sont tous inévitablement bons, beaux, gentils, sympathiques et pleins de bons sentiments. Les hétéros sont caricaturaux et méchants sans discernement. Mais tout cela est joué avec un réel talent, filmé avec beaucoup de métier et c'est du bon cinéma.

vendredi 27 mars 2009

ESPOIRS DECUS

Je ne sais ce qui m'a pris le jour où, recevant par mail le programme d'une journée de séminaire d'une quelconque association professionnelle de professeurs de ma spécialité, il m'a semblé urgent, indispensable et salutaire d'y assister. J'aurais dû me méfier, mieux lire le programme, l'intention, le sujet, bref... J'ai cru qu'on y parlerait de choses importantes, il m'a semblé lire entre les lignes des mises au point nécessaires, des remises en cause salvatrices, j'avais envie de rencontrer mes pairs. Bref, je me suis fourvoyée et c'était inintéressant, barbant et à la limite du supportable. La conférence du matin qui traitait de l'éternel sujet du jour, la Crise, fut menée rondement par un intervenant compétent et sensé, mais je n'y appris rien de plus qu'on ne puisse lire dans tous les bons journaux économiques ou entendre dans les émissions qui fleurissent chaque jour sur toutes les ondes.
Par contre l'après-midi, la conférence sur la communication, niveau basique et naïf, assénée par une brave dame qui parlait mal, émaillait son discours de mots parasites, de fautes de grammaire et de banalités affligeantes, m'a exaspérée. Au point que je me suis échappée avant la fin, mais il était trop tard pour aller visiter une expo ou pour même profiter du beau temps revenu, toute encombrée que j'étais de ma valise et de mon sac. J'ai tenté d'attraper un train plus tôt mais, début de WE oblige, il était complet. J'ai donc déambulé dans les Galeries La Fayette sans même arriver à me brancher fringues, malgré les promesses de remise égrenées par une voix aérienne, au milieu de rayons vides. La crise, dites-vous ? D'heure en heure les pourcentages offerts grimpaient et les caisses étaient désertes. La morosité oui !
Enfin je vous ai vues les minettes, et notre soirée chez Marie a été un moment de douceur partagée. Mon séjour à Paris a au moins eu cet avantage, et croyez-moi, ce fut bien le seul. Je deviens croquemitaine moi, et je ne suis prête à me laisser de nouveau piéger ! Bof, j'ai dit la même chose lors de mon dernier voyage pour le congrès des experts comptables, qui m'avait autant déçue que cette nouvelle tentative de ne pas vieillir idiote.

jeudi 26 mars 2009

VELLEITES

Depuis pas mal de temps déjà, Michel avait une envie radicale de s'offrir un nouveau matériel. Le sien n'est pas bien vieux mais entre les défauts d'installation, les ratés de fonctionnement et les déceptions d'entretien, y avait de l'énervement dans l'air. Et puis, l'âge de la retraite se profilant à un horizon certes encore lointain mais perceptible, il voulait à tout crin, cela le fascine, se livrer à des calculs calculatoires, savants et alambiqués, pour savoir si un "dernier" investissement s'imposait, se justifiait ou au moins serait rentable. Il a donc pris prétexte d'une panne probable ou prévisible de séparateur d'amalgame, suspecté de risquer de bloquer tout son système de soins, pour envisager enfin la chose avec sérieux. Nous voilà donc partis pour Bordeaux, objectif : les matériels dentaires dans une vague zone industrielle qui ressemblait comme une goutte d'eau à toutes les zones du même genre, tant et si bien qu'en arrivant j'ai fait un bug du genre "mais on est déjà venus ici l'autre jour", indice de ma faible motivation dans l'aventure. Il faut dire qu'entre temps, nous avions appris que la panne n'avait rien de fâcheux, que le prix de la réparation était relativement supportable et que le matériel actuel était finalement en très bon état, susceptible de durer encore 6 ans sans encombre.
J'ai rarement vu Michel prendre une décision aussi vite : les matériels convoités n'avaient rien de plus que le sien, l'investissement s'avérait plus lourd que prévu et l'intérêt de l'opération était quasiment nul. Donc, exit le changement de matériel, il ne nous restait plus qu'à attendre l'heure de mon train... Déjeuner sur une terrasse dans un rapide insipide et portion congrue, mais il faisait si beau que seul le plaisir du soleil sur le nez comptait.
En revenant vers Bordeaux, et passant devant le cimetière de la Grande Chartreuse, arrêt impromptu pour satisfaire au devoir de mémoire, fleurissement et nettoyage de dalle funéraire (oui, oui, la vendeuse de plantes m'a fourré d'office un arrosoir et une balayette dans la main, j'ai donc obtempéré très sagement... et tu as raison ma Marie, après tout, ça occupe car on ne sait vraiment pas quoi leur raconter à ces entêtés du pissenlit)... On salue au passage quelques inconnus que personne n'est venu voir depuis une éternité, on s'apitoie sur la tombe croulante sous une centaine de gerbes fraiches qui révèle une défunte encore jeune, on redresse quelque vase défaillant... Petits arrangements avec l'au-delà qui permettent de meubler d'anodin ces visites toujours formelles et pourtant nostalgiques.
Après avoir contourné les manifs et évité les défilés, la gare, toujours en travaux, un dernier verre en terrasse, et enfin embarquement dans l'iDTGV via Paris. Vers vous, les filles !

lundi 23 mars 2009

ECLATS DE LUMIERE

Retour piteux de Saintes où je suis allée me casser le nez au lycée Palissy... Le temps est toujours aussi printanier et j'ai envie d'aller faire un tour en ville au passage. Près des pistes de skate taguées selon la bonne tradition qui s'est emparée de toute surface disponible, pour une fois avec un certain à propos, je passe devant "l'ancienne gare routière" de Royan. Un de ces lieux utilitaires devenus inutiles et voués à une destruction certaine après de longues années d'abandon, qui a été transformé en salle d'exposition, comme on aime à le faire de nos jours, pour une nouvelle mise en valeur, souvent avec beaucoup de réussite. C'est le cas ici : la pièce est éclatante de lumière, elle gobe le soleil par tous les pores de sa vilaine structure métallique que, du coup, on oublie sans difficulté pour profiter des objets exposés.
Le propos est modeste, mais m'intéresse pour l'avoir pratiqué et avoir le projet de m'y remettre bientôt : il s'agit de mosaïques amateurs, de valeur inégale certes mais réalisées avec tellement d'attention et d'entrain qu'elles méritent toutes un regard. La technique utilisée est simple : collage de tesselles d'émaux de Briare ou de simples carreaux de terre cuite très colorés sur du contreplaqué, puis coulage de ciment dans les interstices. Rien à voir avec la mosaïque ravenate mais le système a le mérite de demander un investissement minimum en équipement et d'être aisément réalisable.

J'ai photographié pour vous les pièces qui m'ont le plus accrochée, presque toutes réalisées par la même personne, une certaine Marina Fortuné, qui a une inspiration assez originale.

dimanche 22 mars 2009

AUDACES


Le Domaine Musical de Pétignac était là ! Fidèle au poste... Arlette aussi d'ailleurs !
Il a 23 ans, Gabriele Carcano. Ce jeune Turinois au parcours déjà émaillé de succès divers et de prestations prestigieuses a été remarqué par Aldo Ciccolini et Arlette, qui ne semble pas apprécier beaucoup le maestro, rétorquait à notre moue peu enthousiaste qu'il était forcément sous influence. Il nous a joué deux sonates, pour souligner l'importance de la pérennité de cette forme musicale. Celle de Scriabine n'offrait cependant qu'un seul mouvement, décomposé en 5 thèmes. Quant à la Pathétique, exécutée de façon assez paradoxalement enjouée et extrêmement dédramatisée, elle fut brillamment enlevée, mais de façon trop sage.
Sage, la jeune Natacha Kudritskaïa ne l'était point trop et elle a fait un vrai triomphe en saucissonnant les suites de Rameau pour y intercaler des pièces de Luciano Berio (des "encores") qui, présentés seuls, nous auraient assommés. Inconditionnelle des suites de Rameau, j'ai frémi en les voyant au programme, jouées sur un Steinway. Puriste et peu encline à accepter une interprétation romantique d'un compositeur de cette époque, j'ai été totalement séduite par le jeu aérien, fougueux et multiple de cette jeune ukrainienne au tempérament de feu. Elle a retrouvé la pureté du clavecin en utilisant toute la richesse chromatique du grand queue de concert qu'elle domptait ! Le contraste entre ces mélodies d'un classicisme épuré et la musique contemporaine maintenaient une excitation des papilles auditives donnant à cette audace une évidence saisissante.
La dernière pianiste, Xenia Maliarevitch, jouait avec une violoncelliste aussi brune qu'elle était blonde, Clara Xaoui. Elles forment un ensemble qui se produit sous le nom de duo humoresque et nous ont offert un répertoire slace, des chants populaires russes, du Miaskosky, et du Tchaïkovsky. Le concert s'est terminé en beauté par un grand tango d'Astor Piazzola, très d'avant-garde, et beaucoup moins sensuel que le célèbre tango classique de ce même compositeur, que tous les participants nous ont joué en bis, à 6 mains et violoncelle, déclenchant une ovation méritée.


Les photos sont assez sombres, le téléphone c'est pas toujours idéal... Mais on reconnait bien Didier, saisi par la fièvre du samedi soir !

Après un petit kir et quelques galettes, nous avons rejoint Maryse et Didier dans un petit resto sympa où ils avaient dîné pour fêter l'anniversaire de Didier. Non contents de ne pas servir à des heures tardives (pas un seul de resto de Saintes n'accueille après 21 heures, sauf "la Taverne de Maître Kanter, excusez du peu, quel programme... et bien sûr le Tex Mex du Végas) les propriétaires nous ont vite fait sentir qu'il était temps de plier bagages. Où aller finir la soirée ? Après une tentative dans une antre latine aux rythmes moins endiablés et beaucoup plus fades que ceux de Piazzola, nous avons abouti dans un club privé improbable, absolument désert et délicieusement ringard. Enfin plutôt, le DJ, avisant l'âge moyen de notre petit groupe, qui était seul dans l'établissement, a adapté très gentiment sa sauce à nos goûts supposés. Il nous a, avec patience et doigté, mis dans l'ambiance, fait un cocktail rock, twist (oui oui, Didier et Maryse ont pu s’éclater totalement) biguine, disco et même slows... pour terminer sur l'hilarant sketch de Sophie Daumier et Guy Bedos qui relate les pensées inavouées d'un couple dans une boîte de nuit. Je n'avais pas entendu cela depuis plus de 30 ans, mais nous avons ri comme des fous. D'ailleurs, à dire le vrai, nous n'avions pas mis les pieds sur une piste de danse depuis à peu près la même époque, et Maryse, inquiète d'avoir traîné Michel dans un tel lieu de perdition, s'est vite rassurée en le voyant au diapason ! Vidés avec gentillesse vers 1h30 (le DJ devait en avoir marre de dépoussiérer ses classiques pour nous) nous avons terminé la soirée en synode amical sur la place de la cathédrale, entre les poivrots avinés et les jeunes éméchés qui déambulaient en sonorisant la ville à qui mieux mieux. Une délicieuse soirée, improvisée par Maryse à la dernière minute, jolie façon de souhaiter à Didier un bel et bon anniversaire.

samedi 21 mars 2009

GEANTS LES MINOTS !

Piano en Saintonge, 19ème édition. Cette manifestation présidée par Anne Queffelec a pour vocation d’offrir à de très jeunes pianistes, parfois déjà consacrés et toujours talentueux, l’occasion de se produire en concert public, devant des mélomanes enthousiastes mais exigeants. On retrouve leurs noms plus tard sur les cimaises et sur les grandes scènes, car ils ont, du fait de leur talent, de beaux jours devant eux !
Le fournisseur de piano était bien sûr Gérard, et Arlette est une adepte fidèle de ce festival, ils nous ont donné envie d’y aller à notre tour. Ce premier soir on accueillait Nima Sarkechick, un persan ( ?) de 25 ans qui a joué, sans déclencher notre adhésion, du Beethoven et du Chopin. Jeu classique, sans grand relief et qui nous a un peu laissés sur notre faim. Ecaterina Baranov, une roumaine de 27 ans toute en finesse et en nuances, avait quant à elle, un programme difficile. Après 3 pièces de Szymanowski dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles ne sont pas très connues, elle nous a interprété un Liszt avec beaucoup de délicatesse, et enfin, mon préféré Des pas sur la neige de Debussy. Musique impressionniste, très raffinée pour laquelle tout est dans l’élégance du toucher.
Mais celui qui nous a le plus accroché fut sans conteste Guillaume Vincent, la vedette américaine du concert qui devait cette place du fait de son très jeune âge (17 ans) mais qui aurait grandement mérité de passer en vedette. Un garçon hyper talentueux, à la technique impeccable, mais jouant surtout avec une fougue, une conviction, une chaleur remarquables. C’est merveilleux d’avoir 17 ans et de pouvoir s’offrir le droit de jouer avec un romantisme presque impudique (alors qu’on est d’une timidité absolue) sans que cela ne soit ni exagéré ni superficiel. Il nous a fait adorer Liszt, nous qui ne sommes guère fanatiques de ce musicien qui est souvent prétexte à massacrer des pianos avec une ardeur qui frise la provocation. Il jubilait dans Ravel et nous a séduits avec Les suggestions diaboliques de Prokofiev qu'il s'est approprié avec beaucoup d'à propos. Un vrai génie ce gamin, qui fera sans doute une superbe carrière s’il arrive à surmonter sa timidité et à supporter les mamies exaltées d’après concert dont j’étais, et qui le mettent dans un état proche de la panique en le couvrant de compliments.
Ce soir nous aurons la deuxième édition de ce florilège de jeunes interprètes en voie de consécration.

mercredi 18 mars 2009

EFFETS INDUITS

Quelques suites et conséquences imprévues de la journée de samedi...
  • Je suis en train de me transformer en fatma : dans la digne lignée d'une éducation classique, très judéo-chrétienne, je fais partie de ces dinosaures qui "ne jettent pas" la nourriture. Donc si le pain dur est parti pour les poules de l'hôtesse de la maison d'hôtes, et si j'ai distribué large les crépinettes, le fromage et autres merguez, le couscous lui, liquide et peu transportable, est dans mon frigo. Alors, matin, midi et soir (oui, oui, le matin c'est pas vrai, juste un effet de ma propension naturelle à l'exagération... sinon la vie est plate pas vrai ?) c'est couscous : végétarien, avec viandes, avec ou sans harissa, on varie comme on peut, mais avec un peu de Pyrénées et une tranche de gâteau, cela constitue pour quelques jours encore notre ordinaire, sauf à aller au restaurant comme hier soir !
  • Malgré une hécatombe de bouteilles vides qui nous ont valu des regards réprobateurs des voisins lorsque nous sommes allés accomplir en fanfare notre devoir de trieurs de déchets, il restait pas mal de bouteilles entamées, peu ou prou... et là, sauf à insulter Bacchus ou Noe, pas moyen de se dérober, faut les vider ! Je m'y emploie, promis, avec sérieux et régularité, au risque de sombrer dans l'éthylisme. Je n'ai jamais reculé devant les risques quand il s'agissait de prouver mon amour à ma moitié !
  • Depuis dimanche, je porte des lunettes noires ! Mais non... je n'ai pas contacté une maladie occulaire mystérieuse... C'est juste qu'il fait un soleil insolent, provocateur et que l'été s'est décidé à faire une incursion prématurée dans le calendrier, et qu'au souvenir du temps breton qui a sévi samedi, il me prend des fureurs qui me donnent des révoltes incontrôlées. Donc, c'est lunettes noires pour affronter ces rayons fanfarons !
  • Hier soir, ex abrupto, et alors que nous évoquions quelques souvenirs du week-end, Michel me déclare
" C'est quand qu'on recommence ?"
"... Euh ??? ben ??? Pour les 65 p"têtre ???"
"Oh non, c'est trop loin."
Oups... qui l'eut cru ? Nous qui avions tous peur de ses réactions, de sa réserve et des ses pudeurs, nous voilà bien, va falloir instituer une fête michelaise annuelle ???

  • Enfin, dans les effets induits, y a pas que du marrant... j'ai un peu pris de retard dans mon boulot, c'est sûr, et il va falloir corriger des copies, préparer des cours et tenter de rattraper tout ça rapidement ! Allez, je m'y mets !

mardi 17 mars 2009

LES PHOTOS DE FRANCOISE DEA

Attente au Fort

La dégustation d'huîtres

Les ballons

La soirée à la maison


Et pendant ce temps-là, à Saint Georges...
Mais c'st une illusion, ou il y a du soleil ??? Trop injuste !!

Là, le jeu c'est de trouver la voile de Patrick !!

lundi 16 mars 2009

LENDEMAIN


Le lendemain, comme dans toute fête qui se respecte, on a "remis" çà... Le cadeau était toujours là, pas encore installé mais toujours aussi rond et doux.

Quant au soleil, tant désiré la veille, il était enfin au rendez-vous, comme en témoignent les photos du déjeuner pris sur la terrasse... avant de regarder ensemble France Angleterre et de prendre la pâtée du siècle... Mais ça c'était une autre histoire et inutile de gâcher nos beaux souvenirs avec des évocations aussi honteuses. Restons-en aux bons moments, et à la délicate surprise que "ceux du lendemain" nous avaient concoctée ! Un immense merci à eux, un immense merci à tous pour cette belle fête de l'amitié, celle que vous portez à Michel... et à Pimpinette.



VADEMECUM

Il me semble qu'internet et les blogs cela sert aussi à faire partager ce qu'on a aimé... Alors en essayant d'être complète et de n'oublier personne, je vous donne les coordonnées de tous ceux grâce auxquels la fête fut réussie. Si vous avez besoin d'eux, n'hésitez pas, dites que vous avez trouvé la pub sur internet ! La plupart n'ont malheureusement pas de site, ce sont de "vrais" artisans !!
Fort Louvois se visite et on peut aussi louer le fort pour une fête originale, pleine de surprises et on y est accueilli à bras ouvert par une charmante jeune femme qui, en outre, le fait visiter avec talent (et patience !!!)... allez sur le site pour tous les détails pratiques.
Pour la dégustation d'huîtres, nous avons été accueilis par le Terminus, restaurant situé à Bourcefranc, juste en face du port et dont le propriétaire a gentiment accepté de venir nous servir dans le fort. Tel 05 46 85 02 42
En outre, l'ostréiculteur Baron Richiero auprès duquel il s'approvisionne, est venu nous donner avec conviction et compétence toutes les informations sur ces merveilleux produits locaux, les fines, les claires et les pousse-en-claire. Tel 05 46 85 61 32
Toujours à Bourcefranc, les patisseries de chez Thomas, rue Jean Jaurés tel 05 46 85 02 22, sont inimittables. La patissière, qui arbore un léger accent anglais, fait, en plus des financiers merveilleux qu'elle nous avait concocté, des brownies qui méritent le détour !
Le couscous venait de chez "les douceurs de Sarah", vous le trouverez au marché central à Royan tel : 06 68 57 49 80. Il faut dire que son tagine est aussi excellent... Quant aux pâtissseries orientales de sa femme, essayez-les, et vous m'en direz des nouvelles !
Le fromager... aïe aïe aïe... je ne sais plus son nom, il n'avait pas de carte... Mais il est sous le marché à Royan, "je suis le seul qui ait un chapeau, m'a-t-il dit, on me trouve facilement !"... Autre particularité, il s'appelle "crémier", alors que c'est un véritable affineur !
La charcuterie et les pains surprises venaient de Chez Max à Breuillet, dont la réputation n'est plus à faire mais ça va mieux en le disant aussi... et sa viande est d'une qualité parfaite.
Le gâteau venait des "Trois Chocolats", une patisserie royannaise où l'on trouve aussi... des massages zen, mais là, je vous avoue que je n'ai pas tenté !! Côté gâteau, vous avez apprécié comme moi c'est beau et bon !
Pour les ballons, c'est Cécile qui a tout préparé pendant que nous étions au fort Louvois, et elle est spécialiste des fêtes en tous genres ! N'hésitez pas à consulter son site Tout en Ballons, vous y trouverez forcément des idées !
Le vin enfin... Méditation, ce petit blanc délicat que nous avons dégusté avec les huîtres, vient du Domaine de Gourjo à Clermont l'Hérault. Tel 04.67.96.00.11
...
Le cadeau, enfin un des multiples cadeaux, venait de chez Jean Claude Carlet, le sculpteur de Saint Seurin d'Uzet dont je vous ai déjà parlé... Quant au stage, il sera organisé par le Domaine Musical de Pétignac dont Gérard est l'inimittable animateur.
...
Le seul dont je ne vous donne pas les coordonnées, c'est LE spécialiste national du barbecue... ça, je suis désolée, je le garde pour moi, secret défense !!
...
Voilà, il ne vous reste plus qu'à cliquer sans retenue sur tous ces liens pour en savoir plus sur tous ces professionnels qui sont tous aussi gentils, serviables et talentueux les uns que les autres.

dimanche 15 mars 2009

PRISE DU FORT LOUVOIS


Arrivée, débarquement des victuailles
On guette l'arrivée du héros derrière les créneaux
Visite sous un crachin tenace... quel dommage
Visite guidée sous la houlette de la charmante Mélinda (Sabrina ?? help, j'ai un bug)
Les huîtres sont en place pour la dégustation


Merci Gérard pour l'idée des bulles de savon... tout le monde s'y est mis

Départ... il ne bruine plus mais le temps est toujours aussi gris...
Remise des clés !

BALLONS

Malgré le ciel couvert, la fête multicolore du lâcher de ballons a été un moment très convivial
Des regards d'enfants !

LE PESTACLE

Ils ont été superbes... Tous !
Triffon, toujours au rendez-vous du bonheur musical
Arlette qui a ému tout le monde
Philippe, notre baryton préféré...
Rémi, qui nous a joué 5 morceaux, dont un "surprise"
Hélène qui a mis la musique en maux... pardon en mots
Et bien sûr LE pianiste, qui a accepté, en me maudissant, de terminer le pestacle en vedette !

SABRAGE

Nous étions tous néophites... Alors Pascal nous a montré, puis aidés... Nous avions tous un peu peur, mais c'est vraiment amusant !
Maintenant nous cherchons les bouchons dans le jardin de la voisine qui risque de trouver étrange cette invasion de goulots de champagne

Et bien sûr Michel a "tiré" le premier sous le regard attentif de tous ses amis

COUSCOUS MERGUEZ

Qui a dit que le couscous n'était pas de la grande cuisine ???
Nous avions LE spécialiste du couscous de Royan
Et LE spécialiste national du barbecue !!!
Alors ????

Alors ! prêts pour la deuxième partie du pestacle !
Après un délire en duo sur le prénom de Michel où Marc et François se sont complètement éclatés, le duo de charme de nos crooners préférés Maryse et Didier... Le public était en folie !
Et Michel, mis à la sauce michetonne par Robert interposé, n'en est toujours pas revenu...


GAAAAATEAU !

Un gâteau en forme de piano à queue... ça s'imposait non ???
Les bougies par contre, Michel a carrément trouvé qu'on exagérait...

Je vais souffler tout ça ??? Pitié...
Allez courage...

Jusqu'à la dernière !

LES CADEAUX... LES CADEAUX... LES CADEAUX !!!



On a commencé par un ENOOOORME nœud...
et de grosses interrogations ??? ça sert à quoi ?
Et oui, un porte-partitions

Et puis... et puis il y en avait tellement que je ne vais pas tout énumérer...
Les photos vous rappelleront peut-être ce que c'était !
C'est Gérard qui était chargé de donner, et d'expliquer le cadeau-clé... le stage ! Je n'ai pas mis la grimace de Michel, mais juste son air incompréhensif... Moi, en stage de piano ??? Ouf...

MERCI AU REPORTER !!!

Présente sur tous les fronts ! De la part de tous, Merci Marie

jeudi 12 mars 2009

MIDDLE WEEK


"Regarde comme c'est beau... on dirait des lacs de montagne se déversant les uns dans les autres, vus d'avion". Notre émerveillement devant ces paysages miniatures, sans cesse renouvelés, sans cesse réinventés, ne cesse jamais. Quand? en plus, on est en pleine marée d'équinoxe, carrément un coefficient de 106 aujourd'hui, les découvertes abondent, on se promène au fond de la mer avec d'autant plus de délectation que le temps est superbe. Partout, de petites silhouettes penchées dans les rochers grattent avec application et remplissent des seaux multicolores de divers denrées qui ont pour principal mérite d'avoir été ramassées de façon illicite et sauvage. Puis soudain les "travailleurs de la mer" se replient, avec un bel ensemble, pour laisser la place aux pêcheurs qui viennent planter leurs lignes dans la vase, en attendant que la marée remonte.
Michel, qui se réjouit très vivement de votre venue, les filles, est fort alarmé de mon absence pour cause de portes ouvertes. Il monte des plans sur la comète, et fait une liste impressionnante de projets divers pour samedi... qui vont du marché aux aurores au massacre de chenilles processionnaires en passant par la traditionnelle balade des plages, la visite des jardins du monde ou un pique nique en forêt. Il ne sait où donner de la tête et finit, découragé, par déclarer "de toutes façons, si elles émergent avant midi? ce sera déjà bien". Dure dure, la vie de papa ordinaire !!

mercredi 11 mars 2009

CLANDESTINS

Saint Georges : sortie nationale de Welcome... Pourtant, nous ne nous précipitons pas... La critique est carrément peu enthousiaste et la perspective de voir du bon sentiment en tartine, à la sauce du "cocker alcoolo" (ou toxico... en tout cas avarié) ne nous tente guère. Alors du coup, on s'offre un ciné maison : un "vieux" film de 2004, Inguelezi de François Dupeyron. Le choix est bon et c'est un excellent film qui mérite le détour. Superbement bien interprété malgré l'absence totale (pour cause d'incommunicabilité) de dialogues, mis en scène avec un brio étonnant, cet opus plein d'humanité et de pudeur évoque avec intelligence le deuil, l'exode, les risques de ces fuites vers un avenir rêvé. Jamais il ne sombre dans le cliché ou la larme facile et si j'ai souffert comme à l'ordinaire jusqu'à la nausée de la caméra à l'épaule, il faut avouer qu'ici elle est non seulement judicieuse mais nécessaire. Ces mouvements désordonnés évoquent parfaitement l'angoisse et l'inquiétude des personnages, perdus dans un univers qu'ils ne maîtrisent pas et qui leur est totalement étranger, voire hostile. Alors plutôt que d'aller voir l'inévitable Vincent Lindon vous servir son brouet habituel, essayez de retrouver Inguelezi, c'est du bon cinéma.

mardi 10 mars 2009

CHAT MYSTERE

Petit clin d'oeil sympa d'un beau chat noir, à identifier !

lundi 9 mars 2009

LA CAMPAGNE EN CARNETS

Pour rebondir Émilie sur ton gentil commentaire ... la "riche" vie culturelle en Charente Maritime ! Je suis sûre que mes mimines parisiennes sont pliées de rire en lisant cela... et pourtant, tu as raison la richesse, elle se détecte par la curiosité, et la mienne est aiguisée pour cause de blog... parce que "l'esprit blog" c'est aussi cela, trouver dans un environnement morne de quoi agrémenter le quotidien pour offrir un panel plus large d'articles et éviter de se répéter... Tout le monde n'a pas Venise à portée de sa plume (cf le blog de Lorenzo) !!! Dès lors on est à l'affût de tout et on découvre des tonnes d'initiatives locales, certaines modestes, d'autres plus ambitieuses, toutes ayant pour objet de faire vivre nos provinces sur un pied culturel, social, environnemental plus civilisé.
A cet égard, je voulais saluer au passage l'émission quotidienne "Carnets de campagne" que j'ai découverte en écoutant "le Jeu des mille euros". Roger Lanzac, Lucien Jeunesse, Louis Bozon après la désastreuse interruption de l'été 95, et maintenant Nicolas Stoufflet, cela fait, comme tant de nos compatriotes provinciaux, presque 50 ans que je suis une fidèle "d'EMILE". Juste avant donc, durant le quart d'heure qui précède (de 12h30 à 12h45), une nouvelle émission qui "parle de la province", puisqu'elle s'intéresse aux lieux où le jeu est enregistré. Et chaque jour, je suis éberluée par la bonne volonté, l'altruisme, la vitalité de nos contemporains.
Certes il est de bon ton, en ces temps de crise, de s'alarmer sur l'égoïsme ambiant, de déplorer la perte du sens social, la disparition de la solidarité. Certes aussi, il est de bon ton de monter en épingle les actions spectaculaires des ONG, qui vont bien loin et bien cher rendre des services superbes à l'humanité. Mais le mérite de "carnets de campagne" est de parler de proximité en donnant une tribune à des gens modestes mais efficaces qui travaillent depuis parfois des décennies avec courage et opiniatreté, dans la discrétion.
Associations en tous genres, soucieuses de rétablir le lien social, de lutter contre la pauvreté, de maintenir les traditions, de promouvoir les régions, de leur permettre d'avoir accès à cette fameuse Culture avec un grand Q dont nos bourgs éloignés des centres urbains seraient cruellement privés : l'émission donne la parole sur "dénonciation" par les usagers (l'animateur de l'émission suit les indications qu'on lui donne pour découvrir ces organismes) à ces gens dévoués et discrets qui font vivre nos provinces. Et quand on y prête attention, c'est fou ce qu'il y en a : et même si cela doit faire sourire les parisiens, hommage doit être rendu, ne serait-ce qu'en honorant de nos visites leurs initiatives, aux gens dévoués qui croient en leur région, en leur prochain et en la nécessité de développer les occasions de se rencontrer et de partager. Dans nos régions touristiques, condamnées en a priori à n'exister que l'été, pour la plus grande joie des touristes mais au détriment des "nés-natifs" qui travaillent et n'ont guère l'occasion de participer à ces réjouissances, le problème est d'autant plus ardu qu'il demeure le fait d'initiatives personnelles, associatives. En effet, les édiles consacrent toute leur énergie à la "mise en valeur" touristique, la seule rentable économiquement parlant, concentrée sur les 2 mois d'été. Bravo donc à Philippe Bertrand de leur permettre de présenter leurs réalisations. Modestement, je me sens redevable envers ceux qui organisent des manifestations hivernales sur la côte, et je trouve important d'y aller et de vous en parler ! J'avoue qu'il m'a fallu, je suis une ancienne citadine dans l'âme, surmonter quelques a priori condescendants, toujours cette impression que cela devait fleurer bon "le patronage" et l'amateurisme. Cela m'a valu de belles surprises et une obligation de raconter d'autant plus réelle que je devais me faire pardonner ces réticences d'un autre âge.

dimanche 8 mars 2009

1950 ENCORE ?

Mais quelle année mes amis ! Après le peintre, c'est maintenant le pianiste qui est né en 1950... et qui sait qui encore bientôt (???), mais je vous assure que ce millésime est un bon cru.
Toujours est-il que dans la rubrique "il faut exploiter les ressources locales", nous avons mis à profit ce dimanche pluvieux pour aller visiter au Palais de Congrès de Royan une exposition consacrée à la construction bois, très tendance, écolo, développement durable et tout le tintouin, mais pour autant pas aussi économique qu'on pourrait l'imaginer, enfin que JE l'imaginais. Et pour des résultats esthétiques pas toujours à la hauteur, le schéma reste assez mastoc et peu imaginatif. Il y a sans doute des progrès à faire dans ce domaine. Il me faut cependant avouer que le prix de la construction reste pour moi un mystère insondable : peu avant son décès en 1987 mon père, propulsé dans une retraite anticipée qui ne faisait guère son bonheur, avait le projet de se lancer dans de la restructuration d'immeubles anciens. L'idée était bonne à l'époque car nouvelle, et devait par la suite se révéler juteuse. Pour autant, je me rappelle qu'alors la restructuration complète coûtait à l'époque environ 1000 euros le mètre carré. Et aujourd'hui, donc 20 ans plus tard, on construit du neuf de qualité correcte pour la même somme, ce qui prouve les progrès techniques réalisés en matière de bâtiment. Je pensais naïvement que les maisons de bois auraient dû couter moins cher, mais il semble qu'il faille compter environ 1500 euros le m² en moyenne, nettement plus si on utilise des bois "de luxe", genre ipé.

Ensuite, nous avions un récital de piano par Jean François Heisser, qui est actuellement le directeur artistique de l'OPC et, accessoirement, plus du tout le copain de Triffon. Las, cela ne lui enlève pas un certain talent, et dans un programme Beethoven, Ravel, Albéniz, ce stéphanois d'origine allemande révèle un goût marqué pour la musique espagnole et ses ryhtmes sensuels qui ne semblent guère coller à l'image un peu bourrue du personnage. Il semble d'ailleurs être devenu un des spécialistes incontestables du répertoire ibérique ! Pas de doute, il excellait particulièrement dans les morceaux d'Ibéria et nous a fait aimer Albéniz.

BASTA CHABROL

Ouh là là... Nîmes, Depardieu, les Arènes, la Maison Carrée, les SDF et quelques pochades coquines du genre d'une supposée absence de culotte chez une honorable quinqua, le père Chabrol, 50 ans de cinéma et quelques chefs d’œuvres s'est dit que la sauce pourrait prendre. De fait, il remplit les salles, même à Saint Georges, et il gagne sa vie, l'honorable octogénaire. Mais que son cinéma est démodé... les premières images en particulier, c'en est risible.
Mais bon, on est là depuis 50 ans, on va faire un effort, pas vrai. Alors on s'accroche et on assiste, impuissant, aux prestations laborieuses d'un Gamblin en manque total d'inspiration (il est bien meilleur d'habitude), d'un Cornillac carrément à contre-emploi, absolument pas crédible et de quelques sous-fifres pas trop inspirés. Comme on (on, ici c'est moi, Michel ne voulait carrément pas venir, et il avait raison) a insisté pour venir, on essaie de positiver : Depardieu fait une prestation talentueuse, il joue bien c'est vrai même s'il en est pitoyable de lourdeur, de malaise et d'incapacité à mouvoir ses kilos plus que sur-numéraires. Le public affolé fait "ouf" lors de sa première apparition sur l'écran, de profil, sanglé dans un gilet qui moule son abdomen gigantesque. Mais oui, il interprète avec brio ce rôle décevant, ce commissaire convenu et sensible qui déplace son énorme carcasse comme un tank dans une pépinière. L'histoire n'est pas mauvaise d'ailleurs, très classique mais exploitable. Pourtant Chabrol en fait un ratage absolu, même si quelques scènes essaient de donner le change par une certaine légèreté, il y a tant et tant de morceaux convenus, de scènes téléphonées et/ou gratuites que c'en est pénible.
Alors vous savez ce qu'il vous reste à faire : soit vous faites comme moi "Bellamy ? Ben c'est un Chabrol, ça ne peut pas être mauvais quand même" soit vous zappez, et là, vrai de vrai, vous ne manquerez rien ! Après tout Chabrol n'a pas besoin de nous pour vivre, il se fait plaisir et c'est tant mieux pour lui, mais ça suffit à son aise. Basta Chabrol (sûr que la prochaine fois j'aurai oublié mes serments).

samedi 7 mars 2009

CAUCHEMARS

Michel en a cauchemardé toute la nuit... C'est surtout la scène des agrafes qui l'a impressionné, et il a très mal dormi ! La palme d'or de la Mostra de Venise est en effet un film coup de force et la performance de Mickael Rourke en catcheur déchu et reconverti aux matchs de seconde zone dans les petites villes américaines mérite le titre de meilleur acteur décroché lors de ce festival. Ancien boxeur, il a suivi un entrainement intensif au catch pour désapprendre ses réflexes et intégrer les règles étranges de ce sport spectacle aux scènes codifiées et pourtant très difficiles.
Nous étions un peu méfiant, non seulement l'affiche est horrible, mais les Fiches annonçaient un mélo. Pourtant, il faut avouer que l'ensemble se tient, spectacle, musique, gros plans déchirants et déchirés, intrigue simple mais efficace, The Wrestler mérite le détour. Son côté documentaire sur l'Amérique profonde est bien mené, sans emphase et sans complaisance. L'histoire n'est pas si mélo qu'on a bien voulu le clamer et même si la pute au grand cœur fait un peu recette sentimentale ayant fait ses preuves, l'ensemble est sensible et humain. A preuve les mauvais rêves de votre papa qui a catché toute la nuit !
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